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C R O C I N F O S

[Élections à l'Africa Sports] Me Zébé Guillaume et Mme Bamba Fatou, un nouveau souffle au milieu de la crise

[Élections à l'Africa Sports] Me Zébé Guillaume et Mme Bamba Fatou, un nouveau souffle au milieu de la crise

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Aujourd’hui, 9 novembre, l’Africa Sports d’Abidjan vivra un moment décisif avec l’élection de nouveaux dirigeants : Me Zébé Guillaume à la présidence et Mme Bamba Fatou au contrôle général. Pourtant, malgré ce renouveau, une crise latente continue de diviser les acteurs du club, rendant incertain l'avenir de cette institution du football ivoirien. Les enjeux sont grands et les tensions persistantes, menaçant de fragiliser l'unité nécessaire à sa survie.

L'Africa Sports d'Abidjan entre renouvellement et tensions

L'Africa Sports d'Abidjan, l’un des clubs les plus emblématiques du football ivoirien, s’apprête à vivre une nouvelle ère, marquée par l’élection d’un nouveau président et d’un contrôleur général ce 9 novembre 2025. Après un mandat turbulent de Kuyo Téa Narcisse, ces élections semblent offrir un tournant dans l’histoire du club. Toutefois, malgré l’officialisation de l’élection de Me Zébé Guillaume à la présidence et de Mme Bamba Fatou au contrôle général, une crise latente continue de secouer les coulisses de l'Africa Sports, menaçant de diviser encore davantage la communauté.


Un processus électoral en apparence transparent

La Commission Technique Électorale (CTE) de l'Africa Sports d'Abidjan a validé, le 1er novembre 2025, les candidatures de Me Zébé Guillaume, avocat, pour la présidence du club, et de Mme Bamba Fatou, cadre au ministère du budget, pour le poste de Contrôleur Général. Cette démarche semblait, sur le papier, répondre aux exigences statutaires, apportant ainsi un semblant de transparence et de légitimité au processus électoral. Cependant, l’ombre d’une crise qui dure depuis plusieurs années continue de planer sur ces élections.


Des tensions non résolues

Le climat autour des élections du 9 novembre est loin d’être serein. De nombreux observateurs et acteurs du club pointent du doigt des pratiques contraires aux statuts durant le mandat précédent. Jean Michel Deigna, économiste et consultant en management, ancien candidat à la présidence en 2021, critique sévèrement la gestion de Kuyo Téa, qui, selon lui, a opéré dans une gouvernance opaque, marquée par des irrégularités et un manque de respect des règles fondamentales. Il accuse l’ancienne direction de n’avoir pas garanti un contrôle effectif sur la gestion des finances du club et des contributions financières, alimentant ainsi une crise de confiance persistante.

Deigna, aujourd’hui membre de la Coalition pour la Sauvegarde de l’Africa Sports, prône une réorganisation totale basée sur des principes de compétence, de transparence et de respect des textes. Il déplore l'absence d'une communication fluide et inclusive au sein du club, pointant également l’incapacité de l’organe de contrôle sous l’ancienne administration.


Le rassemblement, une nécessité

La campagne pour un changement au sein de l’Africa Sports s’est intensifiée ces dernières semaines, et le 9 novembre 2025 pourrait bien être un tournant décisif. La Coalition pour la Sauvegarde de l’Africa, qui a soutenu les candidatures de Zébé et Bamba, réclame des élections inclusives et conformes aux statuts. Cependant, les divisions restent profondes et, bien que ces élections puissent symboliser un renouveau, elles risquent également de cristalliser les tensions existantes.

Jean Michel Deigna et d’autres figures de la coalition rappellent que la gouvernance du club ne pourra être restaurée que dans un cadre de vérité, de respect des règles et d’unité. Pour Deigna, l’unité n’est pas une option, mais une condition sine qua non pour la pérennité du club. Il prône un retour aux valeurs fondatrices de l'Africa Sports, qui ne pourront être atteintes que si tous les acteurs du club acceptent de se mettre autour de la même table pour dialoguer et reconstruire ensemble.


L’Africa Sports à la croisée des chemins

La crise qui secoue l’Africa Sports d’Abidjan est loin d’être résolue. Si les élections du 9 novembre marqueront sans doute un changement à la tête du club, elles risquent de raviver les tensions internes si les principes de transparence et de respect des textes ne sont pas respectés. Le défi auquel fait face l’Africa Sports est désormais de réussir à unir ses membres et à reconstruire une gouvernance claire et responsable. Le rassemblement des forces vives, y compris des membres historiques et des acteurs du mouvement, est une priorité absolue pour éviter que la crise ne se transforme en un véritable blocage pour l’avenir du club.


Athanase Kangah