La marine nationale sénégalaise a secouru, lundi 13 octobre, 123 migrants à bord d’une pirogue partie « d’un pays voisin », à environ 110 kilomètres au large de la pointe de Sangomar, dans le sud du Sénégal. Selon un communiqué publié sur le réseau X, les passagers, qualifiés de « candidats à l’émigration irrégulière », ont été conduits à la base navale Amiral Faye Gassama, à Dakar, avant d’être remis aux services compétents.

Cette opération intervient alors que les traversées vers les îles Canaries se multiplient ces dernières semaines, notamment à partir des côtes gambiennes et sénégalaises. Mardi 14 octobre, une autre embarcation transportant environ 230 exilés en provenance de la Gambie a atteint les Canaries, selon l’agence de presse espagnole EFE. Parmi eux figuraient 13 femmes et 6 mineurs. L’embarcation, repérée par la Garde Civile espagnole, a accosté au port de La Restinga, sur l’île d’El Hierro, où la Croix-Rouge et des équipes médicales ont pris en charge les passagers. Trois d’entre eux ont été transférés à l’hôpital pour des soins.

Les rescapés ont indiqué avoir quitté Barra, en Gambie, huit jours plus tôt, dans des conditions périlleuses. Originaires de plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest, notamment du Sénégal, du Mali, de la Guinée-Conakry et de la Gambie, ils faisaient partie d’une nouvelle vague de migrants empruntant la route maritime de l’Atlantique, considérée comme l’une des plus dangereuses vers l’Europe.

Face au renforcement des dispositifs de surveillance côtière au Maroc, au Sénégal et en Mauritanie, les départs vers les Canaries s’effectuent désormais plus au sud, notamment depuis la Gambie et la Guinée. Le 22 septembre, près de 200 migrants subsahariens avaient déjà débarqué sur l’île d’El Hierro après une semaine de navigation. Quelques jours plus tôt, le 16 septembre, une centaine de personnes avaient été secourues au large de Dakar, après avoir quitté la Gambie cinq jours auparavant.

Ces dernières semaines, les autorités sénégalaises et mauritaniennes ont intensifié leurs opérations de contrôle et d’interception, dans le cadre d’accords renouvelés avec l’Union européenne visant à limiter les départs clandestins. Entre janvier et avril 2025, plus de 30 000 migrants ont été arrêtés sur le territoire mauritanien et 88 réseaux de passeurs démantelés. Ce durcissement a instauré un climat de peur parmi les communautés migrantes, mais n’a pas freiné les départs vers l’Europe. »

Y. K