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À Yopougon, 300 familles dénoncent les démolitions non indemnisées par l’ONAD et appellent l’État à intervenir pour obtenir justice.
Abidjan, le 25 novembre 2025 (crocinfos.net) – À Yopougon, l’ONAD mène depuis 2021 des travaux de construction de caniveaux dans le cadre du Programme d’amélioration durable de l’assainissement et du drainage (PADSAD) de la ville d’Abidjan. D’après un communiqué du Collectif des impactés, reçu par notre rédaction, ces travaux ont gravement affecté près de 300 familles.
Les habitants concernés avaient été contactés par l’ONAD pour l’enregistrement de leurs domiciles, fournissant leurs pièces relatives aux bâtis démolis afin que l’institution procède à l’évaluation des indemnisations prévues par le droit ivoirien. Selon le collectif, l’ONAD avait assuré que toute indemnisation serait versée avant toute démolition.
« Un matin, nos maisons ont été détruites sans notre consentement ni indemnisation », déplore M. Koné Soualio, président du Collectif des impactés. « Aujourd’hui, nous sommes 300 personnes livrées à nous-mêmes, sans toit, et plusieurs familles ont perdu des proches depuis 2021. Certains parents ont même retiré leurs enfants de l’école faute de moyens. »
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« Prenons par exemple le cas de Monsieur Dadié Kouamé Benjamin, père de plus de quinze enfants. Ses seules sources de revenus provenaient des maisons démolies par l’ONAD. Aujourd’hui, aucun de ses enfants ne fréquente l’école et il se retrouve plongé dans une grande précarité. Sa situation s’est considérablement fragilisée en raison de la pauvreté qui s’est installée depuis ces démolitions. Il est donc indispensable que l’État accorde une attention particulière à ce dossier afin que leurs droits soient rétablis dans les plus brefs délais », a-t-il ajouté.
Le collectif affirme que l’ONAD a payé de manière partielle et arbitraire certains habitants, tandis que d’autres attendent toujours. « ONAD a joué avec notre survie », accuse M. Koné Soualio, qui appelle le ministre de l’Économie et le président de la République à intervenir pour que les indemnisations soient versées rapidement.
« Nous voulons au moins construire une petite cabane pour retrouver un minimum de dignité et pouvoir dormir en sécurité », ajoute-t-il. Le Collectif des impactés insiste sur la gravité de la situation et prévient que, faute de réponse, il n’écarte pas des recours devant les tribunaux compétents.
Le Pharisien