A titre d'illustration
Un fonctionnaire ivoirien de l’ONU, accusé de trafic d’armes par la justice américaine, est détenu à Nairobi. Washington réclame son extradition, tandis que sa défense invoque l’immunité diplomatique. Décision attendue le 1er septembre 2025.
Abidjan, 27 août 2025 (crocinfos.net) – Un fonctionnaire ivoirien des Nations Unies, soupçonné de trafic d’armes à destination de la Côte d’Ivoire, restera en détention à Nairobi dans l’attente de l’examen de sa demande d’extradition formulée par les États-Unis, selon le site d’information www.lawandpowerkenya.com dans sa publication du 12 août 2025.
Bile Jean Philippe Aimard Assemian, ancien adjudant des forces armées ivoiriennes et actuellement en poste au Bureau d’appui des Nations Unies à Mogadiscio (Somalie), a été arrêté le 26 juin 2025 à l’aéroport international Jomo Kenyatta de Nairobi, à son arrivée en provenance de Mogadiscio. Son arrestation est intervenue à la suite d’une notice rouge d’Interpol, a indiqué le parquet kényan.
La magistrate principale Caroline Mugo a fixé au 1er septembre 2025 l’audience sur le fond, après avoir accordé au parquet un délai pour répondre aux arguments de la défense.
Selon le sergent-chef Bernard Mudavadi, de l’unité antiterroriste kényane (ATPU), Assemian est activement recherché par la justice américaine. Il est poursuivi pour « complot en vue de faire passer illégalement des marchandises depuis les États-Unis », une accusation liée à un vaste trafic d’armes.
Un grand jury siégeant devant la Cour de district des États-Unis pour le district nord de l’Ohio l’a inculpé le 28 mai 2025, aux côtés de son coaccusé Koffi Andrea Versaint Taregue. Les deux hommes sont accusés d’avoir acquis, entre novembre 2018 et octobre 2020, des armes à feu considérées comme articles de défense, principalement dans les États de l’Ohio et du Maryland, afin de les exporter clandestinement vers la Côte d’Ivoire.
Les enquêteurs américains affirment qu’aucun des deux accusés ne disposait des licences fédérales requises du Bureau of Alcohol, Tobacco, Firearms and Explosives (ATF) ni des autorisations d’exportation délivrées par le Département d’État ou le Département du Commerce américain.
Selon les éléments présentés au tribunal, Assemian aurait transféré environ 42 000 dollars à son complice entre juin 2019 et avril 2020. Une partie de cette somme, estimée à 22 000 dollars, aurait servi à l’achat d’armes ensuite dissimulées dans des fûts en plastique mélangés à des effets personnels et expédiées vers la Côte d’Ivoire.
Le parquet kényan estime que la remise en liberté d’Assemian comporterait un risque élevé de fuite. Mais son avocat, Me Kirathe Wandugi, conteste cette analyse. Il affirme que son client bénéficie d’une immunité diplomatique en tant que fonctionnaire international en poste en Somalie.
Le tribunal kényan rendra sa décision le 1er septembre, date fixée pour statuer sur la recevabilité de la demande américaine d’extradition.
Athanase Kangah