-Les inutiles supplications des militants

En 2020, les rois et chefs traditionnels du Sud-Comoé étaient allés supplier le président de la République afin qu'il se représente pour continuer L'œuvre de paix, de stabilité et de développement; ceux de l'Est et Nord-Est précédés par ceux venus du Nord ont embouché la même trompette à la Riviera. Mais, à l'annonce de la candidature le 6 août, on s'est rendu compte que, sans leurs cris de cœur et supplications, la candidature aurait eu lieu car, à moins de 4 mois de l'élection, il ne pouvait pas trouver un autre candidat pour défendre les couleurs du Rhdp. Pour "cas de force majeure", la candidature du président pour le 1^er mandat de la 3^e République était inéluctable. En 2025, situation identique : du meeting d'Agboville à celui de Man en passant par ceux de Dabou, Korhogo, Sansandra..., le choix des militants du Rhdp est encore Ado. Il est appelé à poursuivre l'œuvre de paix, de sécurité, de stabilité et de développement. Quand on a entendu l'ancien Premier ministre implorer le président de ne pas nous laisser, de briguer un autre mandat "à cause de Dieu", on s'est dit que ces septuagénaires étaient en train de fuir encore leurs responsabilités, on les a même raillés. Mais, le 29 juillet dernier, on s'est rendu compte que l'appel angoissé d'Ebimpé du 22 juin était inutile. La demi-douzaine préparée n'était pas prête à assurer la transition générationnelle déjà proposée le 5 mars 2020. Alors, le président aidé par sa bonne santé doit se surpasser pour consentir un autre suprême sacrifice au détriment de sa fondation. On s'attendait à ce qu'il invoque les nombreuses et insistantes supplications. Ce sont plutôt les défis sécuritaires, économiques et monétaires qui ont eu raison de lui et qui vont l'obliger à se coucher très tard. Le devoir a une fois encore transcendé sa parole donnée. Les nombreux meetings ont tout simplement servi à jauger la capacité de mobilisation du parti.

Par Pascal Kouassi