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Des cadres du PPA-CI, dont Ahoua Don Mello, ont été brusquement destitués pour leurs prises de position, révélant une crise interne grave et une dérive autoritaire inquiétante au sein du parti de Gbagbo.
C’est avec stupéfaction que nous avons appris que des camarades du parti ont été destitués pour avoir clamé leur adhésion aux postures d’Ahoua Don Mello, celles relatives aux candidatures par précaution. Cette proposition qui tient compte de la dynamique actuelle du paysage électoral ivoirien, a été transformée en outil de règlement de compte interne.
Pour couronner cette fuite en avant orchestrée par les militants sans historicité marquante, c’est Ahoua Don Mello lui-même qui subit le même sort que ses compagnons. Et ce, alors qu’il était invité à une émission télévisée pour expliciter sa candidature aux élections présidentielles d’octobre 2025. Cette manière de destituer en direct un haut cadre d’un parti respectable finit par convaincre du caractère peu sérieux du comité exécutif au haut duquel trône Danon Djédjé.
Nous continuons à croire que ces sanctions hâtives n’ont nullement l’onction du Président Gbagbo qui, aux dires de Don Mello est pris en otage par un groupuscule peu épais. Qu’y avait-il d’urgent pour que de si graves sanctions soient prises alors que la discussion interne était en cours ? Le PPA-CI ne peut en quelques années d’existence avoir transformé l’« asseyons-nous et discutons » en « asseyons-nous et destituons ». Qui a réellement intérêt à installer le désordre dans ce parti très attendu par les panafricains résolus ? Est-ce cela le nouveau contenu de l’enveloppe ?
Ces questions ne sont pas superficielles puisqu’au cœur de lignes de partage idéologique. Tout se passe comme s’il était contre-indiqué d’œuvrer dans cette formation politique à la véritable libération du pays. Il y aurait comme une tendance libérale ou pro-occidentale à la manette prête à étouffer dans l’œuf tout ce qui suinte patriotisme et souverainisme déterminés. Les militants gagneraient à faire de toute urgence cette lecture. Ces destitutions interviennent alors que de nombreux militants attendaient que le comité exécutif fasse clairement le point sur la fuite des documents internes.
Nous disions dans nos précédentes analyses que cette clarification était nécessaire puisque l’acte était en soi malsain. Le PPA-CI serait-il devenu l’aire des françafricains encagoulés ? Si cette perspective devait s’avérer réalité, l’Afrique combattante aurait indéniablement perdu une importante instance de libération du continent. On ne peut rejeter ce qui fait l’apologie du panafricanisme et ne pas porter l’étendard françafricain ; les deux étant en manifeste dissidence.
Tout se passe comme s’il était nécessaire de marginaliser rapidement Don Mello pour donner libre cours à des positionnements brumeux. Ce déploiement hystérique ne reflète en rien le socle authentique des engagements portés par le FPI devenu PPA-CI. L’ostracisé mérite respect parce que porteur d’espérance attendue par le peuple digne de Côte d’Ivoire. Avec lui, la véritable libération du pays pourrait vite devenir une réalité, et non une promesse toujours reportée. Alors, camarades, asseyons-nous et discutons pour éviter des scissions définitives inopportunes. Ne soyons pas comme ceux dont le comportement nous horripile.
Si la politique est la saine appréciation de la réalité, il n’est donc pas insensé de faire constamment des ajustements pour s’accorder à cette changeante réalité. Aussi est-il curieux qu’un tel élan soit assimilé à une fondamentale adversité qui mérite réclusion. Si la situation s’empire, il appartiendra aux militants de faire le tri adéquat. Il est évident que le duo Gbagbo-Don Mello est l’espoir de la Côte d’Ivoire. Vouloir le contrarier, c’est œuvrer pour la pègre internationale, c’est être en interaction insidieuse avec les ennemis des Ivoiriens. Danon Djédjé et consorts, ressaisissez-vous.
Dr Oyissé, Suisse