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[FATA 2025] Les Komians replongent Sakassou dans le sacré, les arts et traditions d'Akan

[FATA 2025] Les Komians replongent Sakassou dans le sacré, les arts et traditions d'Akan

Les Komians replongent Sakassou dans le sacré, les arts et traditions d'Akan

La 3ᵉ édition du Festival des Arts et Traditions d’Akan (FATA) a été rythmée par plusieurs activités culturelles, en particulier la soirée des « komians », moment phare du FATA 2025 à Sakassou. Cette soirée a plongé les festivaliers dans l’univers mythique des prêtresses akan, célébrant l’identité spirituelle et culturelle des peuples du Gbêkê.

Sakassou, 12 juillet 2025 (crocinfos.net)---Berceau du royaume Waoulé et centre du théâtre spirituel des peuples akan, Sakassou a renoué avec ses origines profondes lors de cette soirée « komians », organisée dans le cadre de la troisième édition du FATA. Ce vendredi 11 juillet, alors que la nuit enveloppait le royaume baoulé, les vibrations des tambours et les incantations ancestrales ont résonné, marquant le début d’une immersion fascinante dans les rythmes et les rites de la tradition akan.

Ce rendez-vous, devenu incontournable dans le programme du FATA, a offert aux participants un moment de gaieté et d’unité, en communion avec les forces spirituelles du patrimoine ivoirien. Les komians, prêtresses traditionnelles, gardiennes du savoir ésotérique, guérisseuses et prophétesses, ont occupé la scène dans toute leur splendeur. Drapées de blanc, ceinturées de perles, elles ont exécuté des danses rituelles empreintes de sacré, au rythme des tam-tams et des chants invoquant les ancêtres.


Une célébration du sacré et de la transmission


Loin d’un simple spectacle folklorique, cette soirée mythique a révélé une volonté profonde de réappropriation identitaire. « Il s’agit de faire revivre et transmettre un héritage spirituel précieux, souvent marginalisé par la modernité », a martelé Djeka Kouadio Jean-Baptiste, commissaire général du FATA. Pour lui, cette soirée est une réponse culturelle à la perte de repères chez les jeunes générations : « Nous devons leur offrir un miroir dans lequel ils peuvent reconnaître la noblesse de leur histoire et de leur spiritualité. »

La cérémonie a laissé une empreinte forte chez les spectateurs, entre consultations divinatoires, danses de transe, invocations et prières adressées aux forces invisibles.


Un espace entre hier et aujourd’hui


Face à la mondialisation, le FATA s’impose comme un espace de reconquête culturelle et cultuelle. En mettant à l’honneur les komians, le festival renforce le dialogue entre tradition et modernité. Cette soirée a également permis à de jeunes citadins, parfois coupés de leurs racines, d’assister pour la première fois à une cérémonie de ce type, leur permettant de renouer avec les valeurs profondes de leur culture.


Médard KOFFI, envoyé spécial à Sakassou