Assalé Tiémoko Antoine, journaliste et candidat à l’élection présidentielle d’octobre 2025
Le parrainage citoyen, instauré pour filtrer les candidatures à la présidentielle, est dénoncé comme un piège antidémocratique. Assalé Tiémoko appelle à son annulation immédiate pour garantir l’équité électorale.
Abidjan, 24 juin 2025 – crocinfos.net---Le parrainage citoyen, imposé comme filtre à la candidature à la magistrature suprême en Côte d’Ivoire, est aujourd’hui au cœur d’une controverse majeure. Derrière son apparence démocratique se cache un redoutable mécanisme d’exclusion, que de plus en plus de voix dénoncent avec vigueur. À commencer par celle d’Assalé Tiémoko Antoine, journaliste et candidat à l’élection présidentielle d’octobre 2025.
Mis en place à la demande des grandes formations politiques en 2020, le parrainage avait pour but, non avoué mais évident, d'écarter les candidats indépendants et les petits partis. Ceux-là mêmes qui ne bénéficient pas d’un ancrage national fort, contrairement aux mastodontes de la scène politique. Dès lors, aucune contestation sérieuse de ce mécanisme n’est venue des partis dominants. Pour cause : ils y trouvent leur intérêt.
Mais hier, lors d’une séance d’information organisée par la Commission Électorale Indépendante (CEI) – à laquelle tous les grands partis ont pris part sans réserve – le vernis technocratique du parrainage a définitivement craqué. Même les experts mandatés peinent à expliquer clairement ce que ce dispositif exige réellement des candidats. Une complexité logistique et institutionnelle si absurde qu’elle rend toute transparence illusoire.
Lors d’une séance d’information organisée par la Commission Électorale Indépendante (CEI) – à laquelle tous les grands partis ont pris part sans réserve – le vernis technocratique du parrainage a définitivement craqué.
Ce n’est pas tant le seuil d’éligibilité – 1 % du collège électoral dans 16 régions et un District autonome – qui pose problème, mais bien l’opacité et l’arbitraire du processus. Un candidat peut être disqualifié sans jamais savoir pourquoi, même s’il a respecté toutes les exigences apparentes. Pire encore : dans l’ombre, certains acteurs s’arrogent le pouvoir de trier les dossiers à leur guise, laissant planer le doute sur de possibles ententes politiques peu avouables.
La situation est d’autant plus préoccupante que ce dispositif inique a déjà été désavoué ailleurs. En 2021, la Cour de justice de la CEDEAO a annulé le parrainage citoyen au Sénégal, le jugeant injuste, opaque et contraire aux principes démocratiques. Aujourd’hui, cette même Cour est saisie par des organisations de la société civile ivoirienne, qui demandent l’abrogation du parrainage en Côte d’Ivoire.
La situation est d’autant plus préoccupante que ce dispositif inique a déjà été désavoué ailleurs. En 2021, la Cour de justice de la CEDEAO a annulé le parrainage citoyen au Sénégal, le jugeant injuste, opaque et contraire aux principes démocratiques.
Et pour cause : ce système ne se contente plus de discriminer. Il criminalise. Des peines de prison ont été ajoutées pour les irrégularités liées au parrainage, dans un contexte marqué par un taux élevé d’analphabétisme et une montée préoccupante du tribalisme. Des cadres politiques, sans scrupules, commencent déjà à distiller des messages communautaristes dans certaines régions.
Le parrainage citoyen, tel qu’appliqué aujourd’hui, est devenu un levier d’exclusion, un piège institutionnel soigneusement refermé sur la démocratie ivoirienne. Il doit être annulé. Sans conditions. Pour que la présidentielle d’octobre 2025 ne soit pas celle du soupçon, mais celle de la légitimité retrouvée.
Charles Kpan, page Facebook de Assalé Tiémoko Antoine, candidat à l’élection présidentielle