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C R O C I N F O S

[Côte d'Ivoire] Monsieur le Président Alassane Ouattara, vos routes bitumées sont-elles vraiment biodégradables ?

[Côte d'Ivoire] Monsieur le Président Alassane Ouattara, vos routes bitumées sont-elles vraiment biodégradables ?

L'axe routier Bouna-Doropo

Excellence Monsieur le Président, malgré les avancées de votre mandat, la dégradation rapide des routes bitumées reste un problème majeur. Malfaçons, matériaux de mauvaise qualité et contrôles défaillants menacent les infrastructures essentielles de notre pays. Lire la lettre de Dr Issa Sangaré Yeresso.

Abidjan, Côte d’Ivoire, 9 mars 2025 (crocinfos.net)---Côte d'Ivoire : Excellence, monsieur le président de la République Alassane Ouattara, ils (?) vous cachent la vérité : goudron (bitume) biodégradable parlons-en.

Journaliste, vagabond, infatigable travailleur j'ai parcouru toutes les régions de la Côte d’Ivoire. Monsieur le président par honnêteté intellectuelle nous ivoiriens devons reconnaître sous votre mandat beaucoup de réalisations dans divers secteurs ont été faites. Les visiteurs étrangers ne tarissent pas d’éloges. Les faits sont palpables indéniables.

Votre vision et gestion ont permis à la Côte d'Ivoire de faire un bon prestigieux. La Côte d'Ivoire est électrifiée à 95 % ; c'est le troisième pays le plus électrifié d'Afrique après l'Egypte et le Maroc. Les infrastructures routières voies de communication accélèrent le développement, les échanges commerciaux internes et internationaux. Mais, mais, hélas les routes bitumées qui sont un atout se dégradent à une vitesse vertigineuse tant elles ont une durée de vie étonnement courte.

Les routes goudronnées (bitumées) se dégradent si rapidement que vos détracteurs, adversaires, politiques ironisent en disant que :‘’ce sont des bitumes biodégradables.’’ Ils osent dire que les routes bitumées actuellement sont allergiques à l'acidité des eaux de pluie et des pipis des bœufs. C'est à dire qu'il suffit d'une pluie ou du pipi de bœuf pour que les nouveaux goudrons fondent ou font des trous, des nids de poule.

Ce qui est vrai et que vos collaborateurs vous cachent c'est que :

1)-Toutes les routes bitumées présentent de nombreuses malfaçons : ondulations, aspérités, crevasses, colmatages...

2)-Les épaisseurs et normes consignées dans les cahiers de charges ne sont pas respectées ;

3)-Les bitumes actuels sont composés d'un peu de goudron noir mélangé a beaucoup de sable et très peu de gravillons et de ciment ;

4)-Les fonctionnaires et ingénieurs chargés des contrôles ne font pas honnêtement leur travail. Ils valident, donnent des quitus à la pelle, à tous vents. Ce sont des grands saboteurs de votre travail. Ils vendent leurs âmes pour la perte de la Côte d’Ivoire. Ce n'est tout de même pas vous et le premier ministre qui allez faire le travail pour lequel ils sont salariés ?

5)-Contrairement aux lendemains des indépendances où les sociétés S.E.T.A.O, Jean Lefèvre, Vanini bien outillées, professionnellement bien qualifiées utilisaient en bonne quantité et qualité du très bon goudron, du ciment de béton et des graviers gros grains ; des petites sociétés sans expertise, de nos jours par népotisme et clientélisme mal équipées ont été imposées ; elles accumulent des marchés qu'elles n'arrivent pas à honorer ;

6)-En amont, les études qui, coûtent très cher ne tiennent pas compte des réalités du terrain : zones marécageuses, chargements, poids et types de véhicules fréquence et densité du trafic ;

7)-Les ponts bascules sur les routes internationales sont de véritables passoires. Aucun camion surchargé n'est mis en fourrière pour être règlementé.

Assis devant ma porte où passe la route Boundiali- Tengrela que vous avez inaugurée il y a peu de temps, actuellement dégradée, j’ai compté en 22 heures 198 gros camions surchargés de marchandises en direction du Mali et du Niger. Korhogo- Boundiali- Tengrela est une route internationale très fréquentée ; les études auraient dû en tenir compte.

‘’Toutes les routes nouvellement goudronnées il y a à peine un an sont dégradées.’’

Excellence, Monsieur le président de la République, le mal est dans toutes les régions de la Côte d’Ivoire.

Le 15 février 2025, pour me rendre dans mon Boundiali-Les- Deux-Collines natal à partir de Korhogo la ville de Pèlèforo Gbon Coulibaly j'ai mis 3 h15 mn pour parcourir 98 kilomètres. Je passe sous silence les frais des casses mécaniques. Pour ne pas revivre ce même cauchemard, j'ai emprunté la route Boundiali- Kani- Mankono- Seguela nouvellement bitumée. Ce fut un calvaire ! Et pourtant c'est le prolongement d'une route internationale qui part et aboutit au port de San- Pedro.

Toutes les routes nouvellement goudronnées il y a à peine un an sont dégradées. Excellence Monsieur le président de la République, vos compatriotes dont moi le premier, comprennent, supportent mal cette situation d'autant plus que les postes à péages qui se multiplient rapportent de l'argent frais au Fonds de l'entretien routier (FER). Si les garde - fous ne sont pas urgemment mis en place, les charges de réfections pèseront lourd.

Il n'est pas superflu de rappeler que votre gouvernement a investi près deux milles milliards dans le bitumage des routes. Tout ce grand effort ne doit en aucun cas être annihilé par des incompétents à la limite de l’honnêteté.

Les faits sont sacrés les commentaires sont libres.

Dr Issa Sangaré Yeresso, Prix international de journalisme Université Aix Marseille 2. Chevalier de l'ordre de la Culture.