La phot de famille. Ph.dR
Réunis à Cotonou les 21 et 22 août 2025, les membres de la PECoGEF ont renouvelé leurs instances dirigeantes et appelé à renforcer la coopération régionale pour faire des frontières ouest-africaines des zones d’intégration et de développement.
Abidjan, 22 août 2025 (crocinfos.net) – La capitale béninoise a accueilli, les 21 et 22 août, la réunion annuelle de la Plateforme d’Échanges et de Coordination sur la Gestion des Espaces Frontaliers en Afrique de l’Ouest (PECoGEF). Cette rencontre, organisée à l’hôtel Azalaï de Cotonou, a rassemblé les représentants des structures nationales en charge des frontières de douze pays, des experts ainsi que des partenaires institutionnels tels que l’Union africaine (UA) et la coopération allemande à travers la GIZ/PFUA.
Créée pour renforcer la coopération en matière de gouvernance frontalière, la PECoGEF se veut un cadre régional d’échanges et de coordination entre les États confrontés à des défis communs : insécurité, criminalité transnationale, faible connectivité et pressions humanitaires.
Une ouverture solennelle
La cérémonie d’ouverture a été marquée par l’allocution du directeur général de l’Agence béninoise de gestion intégrée des espaces frontaliers (ABeGIEF), Dr Youssouf Adams, représentant le président sortant de la plateforme, le Dr Marcel Ayité Baglo. Dans son intervention, il a rappelé les enjeux stratégiques de la coopération transfrontalière et rendu hommage aux acteurs récemment disparus.
« Nous devons faire des zones frontalières des espaces de solidarité et de développement. La réussite de notre mission dépendra de l’engagement collectif des États membres », a-t-il déclaré, appelant à une synergie renforcée et à une actualisation des textes fondamentaux de la PECoGEF.
Révision des textes et renouvellement des instances
Vers une coopération renforcée pour la gestion des frontières en Afrique de l’Ouest. Ph.Dr
Les travaux en séance plénière ont porté sur la révision des textes fondateurs de la plateforme. Le rapport présenté par le comité ad hoc, conduit par la Côte d’Ivoire, a proposé des amendements relatifs à la définition des membres, à la durée des mandats et à la composition des organes dirigeants. Ces textes amendés seront soumis à validation selon les procédures en vigueur.
Dans un second temps, les membres ont procédé au renouvellement des instances dirigeantes. La Sierra Leone a été portée à la présidence du Conseil directoire, tandis que le Mali a été désigné vice-président. Le secrétariat exécutif a été confié à la Côte d’Ivoire, assistée par le Ghana et le Bénin.
Engagement des nouveaux responsables
Le nouveau président du Conseil directoire, Francis Langumba Keili, coordonnateur de la sécurité nationale de Sierra Leone, a exprimé sa gratitude pour la confiance placée en son pays. Il a promis un « repositionnement stratégique » de la PECoGEF, insistant sur la nécessité d’une mobilisation collective.
De son côté, le préfet hors grade Diakalidia Konaté, secrétaire exécutif de la Commission nationale des frontières de Côte d’Ivoire et désormais secrétaire exécutif de la plateforme, a réaffirmé le rôle crucial de la PECoGEF dans la promotion de l’intégration régionale. Face aux défis persistants, il a plaidé pour « une action concertée des États, un appui renforcé des partenaires et une écoute attentive des communautés frontalières ».
Des recommandations stratégiques
Les participants ont formulé des recommandations à l’adresse de l’Union africaine, des États membres et de la nouvelle équipe dirigeante. Ils demandent notamment la reconnaissance institutionnelle de la PECoGEF dans le dispositif du Programme Frontière de l’UA, l’allocation de ressources spécifiques pour les zones à haut risque et l’harmonisation des cadres juridiques afin de faciliter la libre circulation des personnes et des biens.
Les États membres sont invités à inscrire des budgets spécifiques pour la coopération frontalière dans leurs lois de finances, à renforcer les capacités locales et communautaires et à promouvoir une diplomatie frontalière proactive. Quant à la nouvelle direction, elle est exhortée à poursuivre la révision des textes fondamentaux, à développer une stratégie de mobilisation des ressources et à valoriser les expériences réussies d’intégration et de coopération transfrontalière.
Vers une coopération renforcée
Au-delà des discussions institutionnelles, les délégations ont tenu plusieurs séances bilatérales et multilatérales pour planifier les activités de la plateforme pour la période 2025-2027. Ces programmes, centrés sur la prévention des conflits, la sécurisation des frontières et la promotion du développement local, ont été annexés au communiqué final.
Cette rencontre de Cotonou a mis en évidence l’urgence de transformer les frontières, souvent perçues comme des lignes de séparation, en espaces de paix et de prospérité partagée. « Les frontières ne doivent plus être des cicatrices héritées de l’histoire, mais des passerelles vers l’intégration », a insisté Francis Langumba Keili, offrant une conclusion symbolique aux deux jours de travaux.
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