Tanda, le 3 juin 2025 (crocinfos.net) – À quatre mois de l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire, la Fondation Adayé Kessiè a posé ses valises à Tanda dans le cadre de sa caravane citoyenne baptisée Adayé Tour 2025, une campagne de sensibilisation à la paix et à la cohésion sociale. Placée sous le thème “Prévention de la violence et de l’insécurité avant, pendant et après les élections”, cette tournée nationale a pour objectif de prévenir les tensions électorales par le biais de la culture, de la sensibilisation de proximité et de l’éducation civique.

Sous l’impulsion de M. Bini Ouattara Daouda, président de la Fondation, l’étape de Tanda s’est déroulée les 2 et 3 juin 2025 dans une ambiance festive mais résolument engagée.

Une mobilisation festive pour une cause sérieuse

Dès la veille de la cérémonie officielle, la population de Tanda a été conviée à une soirée culturelle riche en messages citoyens. Concerts, danses traditionnelles, sketches engagés, libations traditionnelles et débats publics ont ponctué cette journée du 2 juin, marquée par une participation massive de jeunes, de femmes, de leaders communautaires et d’autorités locales.

Un concours de danses traditionnelles a aussi été organisé. Malgré une faible participation, la danse Obidombié de Tangamourou a été sélectionnée pour représenter Tanda à la 10^e édition du Festival Adayé Kessiè prévue du 2 au 6 décembre 2025 à Tabagne.

Messages d’unité et plaidoyer pour la paix

La cérémonie officielle du 3 juin a été marquée par des prises de parole fortes. Le 3e adjoint au maire de Tanda, M. Appia, a exprimé son soutien à cette initiative : « Nous devons tous prôner la paix : avant, pendant et après les élections. »

M. Bini Ouattara Daouda, dans son discours, a mis l’accent sur le modèle de cohésion propre à la région du Gontougo, fondé sur les alliances interethniques :

« Ici, les peuples vivent ensemble en paix. En cas de conflit, les alliances permettent de régler les différends à l’amiable, sans tribunal. »

Il a également rappelé l’importance de la culture dans la consolidation de la paix, plaidant pour la réhabilitation des danses traditionnelles en voie de disparition comme le Bassa, en partenariat avec le ministère de la Culture.

Une parole portée par les chefs et les religieux

Nanan Kouakou Krémé, représentant de la chefferie traditionnelle de Tanda, a salué l’engagement de la fondation : « Ce que fait M. Ouattara n’est pas donné à tout le monde. C’est un bienfaiteur. »

Profitant de cette tribune, il a aussi transmis les doléances des producteurs de cajou de la région, réclamant l’achat effectif de leurs récoltes restées invendues.

Au nom des évêques de Côte d’Ivoire, l’abbé Célestin Ibrago a élevé une prière vibrante pour la paix : « Que nos fusils, nos machettes et même nos pierres deviennent des instruments de développement et de fraternité. »

L’État en soutien à la dynamique communautaire

Le préfet du département de Tanda, M. Koné Tamkolly Benoît, a salué cette démarche inclusive :

« C’est en favorisant la justice sociale que nous poserons les bases d'une paix durable. »

L’administration locale s’est engagée à accompagner le relais des messages dans les villages alentours, soulignant l’importance de ces actions complémentaires à celles de l’État.

Une stratégie citoyenne face aux risques de manipulation politique

À travers une approche participative et ludique, l’Adayé Tour s’adresse à des publics souvent réfractaires aux discours institutionnels. Cette pédagogie par la culture et les valeurs traditionnelles permet de prévenir les discours haineux, les manipulations politiques et les conflits intercommunautaires, surtout en période électorale.

« L’Adayé Tour n’est pas un simple événement festif, c’est une démarche de responsabilisation », a martelé M. Ouattara.

Un million de citoyens visés d’ici octobre

Après Tanda, la caravane poursuivra sa tournée à Gouméré dans la région du Gontougo, avec pour objectif de toucher un million de citoyens avant les élections. Elle s’arrêtera dans des localités stratégiques pour continuer à semer les graines de l’unité et de la paix durable.

Médard KOFFI, envoyé spécial à Tanda