Première Semaine de l’AVC pour prévenir un fléau silencieux
Stop Stroke et le ministère de la Santé ont lancé la première Semaine de l’AVC à Port-Bouët, avec conférences et dépistages gratuits, pour sensibiliser sur cette pathologie qui tue des milliers d’Ivoiriens chaque année.
Abidjan, 5 juillet 2025 (crocinfos.net) – L’ONG Stop Stroke, présidée et fondée par Patrice Koffi, a organisé, en partenariat avec le ministère de la Santé à travers le Programme national de lutte contre l’hypertension, la première édition de la Semaine de l’AVC. L’événement s’est tenu sur trois jours, les 5, 7 et 8 juin 2024, avec pour objectif de sensibiliser la population ivoirienne sur cette pathologie grave et ses facteurs de risque.
La semaine a débuté le 5 juin par une conférence publique sur les facteurs de risque de l’AVC, à la bibliothèque de la mairie de Port-Bouët. Animée par un neurologue, un médecin urgentiste et un expert en santé et psychologie, cette rencontre a permis d’expliquer la nature des AVC et l’importance d’une prévention active. Les journées des 7 et 8 juin ont été consacrées à des séances de dépistage gratuit de l’hypertension artérielle, du diabète et de l’obésité, également à la mairie de Port-Bouët.
Le Professeur Mathias Yao Kouassi, expert en santé et toxicologie au travail, a insisté sur la nécessité de mesures de prévention adaptées, tant au domicile qu’en milieu professionnel :
« La prévention repose sur les mesures hygiéno-diététiques : alimentation équilibrée, réduction de l’alcool et du tabac, et pratique régulière d’exercices physiques. Il appartient aussi aux employeurs de créer un cadre propice au bien-être des travailleurs. Cela passe par l’organisation d’activités physiques collectives et la mise à disposition de repas sains, peu gras, peu salés et peu sucrés. Il faut rendre les travailleurs heureux. Si le repas devient source de stress, ils tomberont malades. »
Il a également plaidé pour la création de centres d’écoute et d’accompagnement psychologique en entreprise, afin d’aider les travailleurs en situation de stress et prévenir ainsi l’apparition de maladies graves, dont les AVC.
Quant au Professeur Christian Tano, représentant la Société ivoirienne de neurologie, il a rappelé l’ampleur du phénomène :
« L’AVC ischémique est plus fréquent que l’AVC hémorragique, quelle que soit la couleur de peau, le sexe, la taille ou la forme corporelle. En Côte d’Ivoire, sur une population d’environ 22 millions d’habitants, plus de 40 000 personnes sont victimes d’AVC chaque année. C’est inquiétant car nous n’avons pas 40 000 lits disponibles pour leur prise en charge. »
Les experts présents ont unanimement souligné l’urgence d’une prévention efficace, rappelant qu’en cas d’AVC, chaque minute perdue entraîne la destruction de deux millions de neurones.
La première Semaine de l’AVC, à travers cette démarche inclusive et pédagogique, aura permis de poser les jalons d’une lutte coordonnée contre ce fléau silencieux qui menace la santé publique en Côte d’Ivoire.
Charles Kpan