En Côte d'Ivoire, le mot « force » prend un sens particulier. Quand on évoque la force, la patience, le courage et la paix, un nom revient naturellement : celui de la mère ivoirienne. Elle est le pilier sur lequel repose toute la société. Elle est celle qui, dans le silence et la discrétion, maintient l’équilibre et l’harmonie au sein de la famille, de la communauté et au-delà, de toute la nation.

Dans chaque quartier, chaque village, chaque famille, elle est là, présente. Elle commence sa journée avant l’aube, souvent avant même que le coq ne chante. Elle s’élance au marché, prépare les repas, éveille ses enfants, et s'assure que tout soit en place pour que la journée commence bien. Elle négocie les prix, jongle avec les responsabilités, essaie de satisfaire les besoins quotidiens : le riz, l’huile, l’éducation des enfants, les frais de transport, et bien sûr, la lutte contre la vie chère.

Malgré la montagne de défis qu'elle doit surmonter chaque jour, la mère ivoirienne garde une incroyable résilience. Elle parvient toujours à faire face, à garder la tête haute, à inculquer les valeurs de respect, de discipline et de paix à ses enfants, et à guider ses proches avec sagesse et amour.

La mère ivoirienne est celle qui, même dans les moments difficiles, sait apaiser, calmer les tensions, et ramener la paix. C’est elle qui, dans les foyers comme dans les quartiers, prend le temps d'écouter, de conseiller et de diriger. Elle éveille l’empathie et l'humanité dans chaque geste, et à chaque étape de sa vie, elle devient une source inépuisable de sagesse et de paix.

Mais la réalité est que ces mères sont souvent seules à porter ce fardeau. Nombreuses sont celles qui, sans soutien extérieur, doivent faire face à des difficultés économiques, sociales, voire émotionnelles. Elles vivent dans une société qui, malgré tout, ne reconnaît pas toujours à sa juste valeur l'importance de leur rôle dans la société. Pourtant, il est indéniable que sans elles, la Côte d'Ivoire serait un pays plus divisé, plus fragile, moins apte à surmonter les épreuves.

C’est pourquoi il est crucial de repenser la place des mères dans la société ivoirienne. Au lieu de se contenter de simples hommages, nous devons leur offrir des solutions concrètes, un véritable soutien. L’une des initiatives essentielles pour cela est la création des « Maisons de la Mère et de la Paix », des lieux où les mères pourraient bénéficier d'un soutien matériel, psychologique et éducatif, où elles seraient accompagnées dans la gestion des conflits familiaux, sociaux, et éducatifs.

En parallèle, il est primordial de mettre en place un Programme National d’Éducation à la Parentalité Responsable. Ce programme offrirait aux mères des outils pratiques et des conseils pour mieux encadrer leurs enfants, surtout à l’ère des crises familiales et des adolescents en quête d’identité. Une mère éduquée, soutenue, et consciente de ses responsabilités est un véritable bouclier pour la paix sociale.

Le soutien aux mères n’est pas un luxe, c’est une nécessité. Une mère accompagnée devient un pilier pour sa famille, son quartier, et par extension, pour toute la nation. En soutenant les mères, nous renforçons la stabilité de la Côte d'Ivoire, nous préservons la paix sociale, et nous donnons à chaque famille les bases nécessaires pour prospérer.

La paix durable ne réside pas seulement dans les discours politiques ou dans les lois, mais dans la manière dont les individus, en particulier les mères, réussissent à construire des relations humaines fortes et empreintes de respect, d’amour et de solidarité.

Parce qu’une mère forte, c’est une famille forte, et une famille forte, c’est un quartier solide, un quartier solide, c’est une nation en paix.

C’est à travers ce soutien que nous bâtirons une Côte d'Ivoire meilleure, une Côte d’Ivoire plus unie, plus responsable, et surtout plus juste.

Le temps d'agir pour nos mères est arrivé. C’est ainsi, avec courage et détermination, que nous construirons ensemble une Côte d'Ivoire pacifiée et prospère, en honorant celles qui, par leur sacrifice et leur amour, portent la nation sur leurs épaules.

Athanase Kangah