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Le journaliste béninois réfugié au Togo, Hugues Comlan Sossoukpe, est introuvable depuis le 10 juillet à Abidjan. Le ROADDH appelle l’État ivoirien à respecter la Convention de Genève et à garantir sa protection.
Abidjan, 13 juillet 2025 (crocinfos.net)----Le journaliste béninois réfugié au Togo, Hugues Comlan Sossoukpe, demeure introuvable depuis le 10 juillet dernier à Abidjan. Le Réseau ouest-africain des défenseurs des droits humains (ROADDH) appelle l’État ivoirien à garantir sa protection, conformément aux instruments juridiques internationaux en vigueur.
La disparition de M. Sossoukpe a été signalée dans la nuit du 10 au 11 juillet 2025, alors qu’il séjournait en Côte d’Ivoire sur invitation du ministère de la Transition numérique et de la Digitalisation, pour prendre part à la première édition de l’Ivoire Tech Forum tenue du 9 au 11 juillet.
Dans un communiqué publié le 11 juillet, le ROADDH s’est dit préoccupé et a exhorté les autorités ivoiriennes à respecter les engagements internationaux de la Côte d’Ivoire, notamment la Convention de Genève de 1951 relative au statut des réfugiés.
Selon les informations relayées, M. Sossoukpe, qui bénéficie du statut de réfugié au Togo depuis 2019, était resté en contact régulier avec ses proches durant son séjour, tout en poursuivant la publication d’articles sur ses plateformes numériques. Toutefois, le communiqué précise qu’il est demeuré injoignable depuis l’après-midi du 10 juillet, son téléphone étant hors service, une situation relayée dès le 11 juillet par plusieurs médias béninois.
L’Organisation nationale des journalistes d’investigation de Côte d’Ivoire (ONJI-CI), informée, a sollicité des clarifications auprès de Mme Awa Sylla, directrice de la communication au ministère de la Transition numérique et de la Digitalisation. Celle-ci a confirmé la participation de plusieurs journalistes à l’événement, tout en renvoyant aux organisateurs de l’Ivoire Tech Forum pour d’éventuelles précisions supplémentaires, sans toutefois communiquer leurs coordonnées.
Face à l’absence de réaction officielle plus de 48 heures après la disparition, plusieurs organisations de défense des journalistes, dont Reporters sans frontières (RSF), poursuivent leurs démarches afin d’obtenir des clarifications sur cette affaire.
Par ailleurs, une source au sein du ministère de la Justice a recommandé l’ONJI-CI d’adresser un courrier officiel à la hiérarchie pour toute demande d’informations complémentaires.
L'une des publications du journaliste sur sa page Facebook.png
Face à l’absence de réaction officielle plus de 48 heures après la disparition, plusieurs organisations de défense des journalistes, dont Reporters sans frontières (RSF), poursuivent leurs démarches afin d’obtenir des clarifications sur cette affaire.
Le ROADDH rappelle dans son communiqué que l’article 33 de la Convention de Genève interdit l’expulsion ou le refoulement d’un réfugié vers un territoire où sa vie ou sa liberté serait menacée, sauf si l’intéressé représente un danger pour la sécurité du pays d’accueil ou s’il a été définitivement condamné pour un crime ou délit particulièrement grave constituant une menace pour la communauté nationale.
À ce stade, aucune communication officielle des autorités compétentes n’a permis d’éclaircir les circonstances de cette disparition. Un tel communiqué demeure attendu afin de lever toute zone d’ombre et d’assurer le respect des obligations internationales de l’État ivoirien en matière de protection des réfugiés.
Sériba Koné