Joêl N'Guessan ancien porte-parole du RDR
Alors que l’affaire Gbagbo continue d’alimenter les débats, des voix s’élèvent pour revisiter les décisions judiciaires controversées. Entre aveux posthumes et silences coupables, Joël N’Guessan avait-il simplement dit tout haut une vérité tue ? Lire propos d’observateur Partie 1 et 2 de Pascal Kouasssi.
Et si Joël avait raison ou et si Joël n'avait pas tort (Partie 1)
Au cours d'un débat de NCI 360, l'avocat Rodrigue Dadjé a affirmé que, à la demande de la justice ivoirienne, la Bceao a produit un document pour déclarer qu'elle n'avait pas subi de préjudices, c'est-à-dire qu'elle n'avait pas subi de braquage. Si jusqu'ici, personne n'est venu apporter la contradiction à Me Dadjé, c'est qu'il n'a pas fait de la diffamation. Alors, est-ce le pouvoir exécutif qui a condamné Laurent Gbagbo à 20 ans ou le judiciaire ? Et comme il a toujours été dit que les pouvoirs sont séparés et que l'exécutif ne se mêle pas des affaires de la justice, c'est que la question ne mérite pas d'être posée.
Est-ce le pouvoir exécutif qui a condamné Laurent Gbagbo à 20 ans ou le judiciaire ?
N'est-ce pas cette décision qui exclut Laurent Gbagbo de la liste électorale, qui est à la base des propos incendiaires et enflammés et de l'atmosphère tendue que nous, autruches, refusons de voir ?
Et si Joël avait raison ou et si Joël n'avait pas tort (Partie 2)
« ...Et cet arrêt, à notre grand regret, a causé un grand tort au concerné et à sa famille...et bien d'autres Ivoiriens... Je voudrais solennellement m'excuser pour le désagrément que cela a pu causer durant toute cette période à ce jour. » C'était l'ex-président de la Chambre constitutionnelle de la Cour suprême (paix à son âme !) qui s'excusait, en février 2013, devant le frère d'un candidat dont il a mis en doute la bonne moralité.
Cet Arrêt nº E 001/2000 du 6 octobre 2000 a causé des morts. L'excuse "solennelle" a-t-elle été suivie de la résurrection des morts dont les 53 jeunes qu'on a appelés à aller prendre "le pouvoir dans la rue "?
Le même arrêt a invalidé la candidature d'un autre candidat : « Le dossier est recevable dans son fond, mais irrecevable dans sa forme car le certificat médical a été établi en France. » Les médecins de cette France qui abrite l'hôpital américain, cette France où des autorités ivoiriennes se rendent pour leurs différents soins bénins ou graves ne peuvent pas délivrer de certificat médical crédible auquel les autorités judiciaires ivoiriennes peuvent avoir foi !
Le président de la Chambre avait-il prononcé l'arrêt de ce 6 octobre 2000 au nom du pouvoir l'exécutif ou du pouvoir judiciaire ?
Le président de la Chambre avait-il prononcé l'arrêt de ce 6 octobre 2000 au nom du pouvoir l'exécutif ou du pouvoir judiciaire ?
« Le diable nous a possédés tous. »
L'action du diable a fait au moins 3000 morts et des milliers de blessés tant physiques que moraux. Cet aveu du président du Conseil constitutionnel, au cours de l'investiture de mai 2011, a-t-il été fait par le représentant du judiciaire ou de l'exécutif ? Cet aveu a-t-il été suivi de la résurrection des morts ? Cet aveu a-t-il réparé les nombreux dégâts ?
Par Pascal Kouassi