-Détruire ton héritage en partant ?

Laurent Gbagbo, quand on s'en va, on ne détruit pas ce qu'on a semé, on le laisse en héritage. Tu as décidé de détruire ce que tu as donné aux Ivoiriens, que beaucoup ont aimé : les pensées multipartisanes.

Au lieu de faire profiter l'aura et l'obédience que tu viens de retrouver auprès de tes militants aux autres dirigeants, tu as décidé de faire courir le PPA-CI, l'une des principales forces du pays, à une perte inéluctable et, par ricochet, l'opposition tout entière. Tes partisans, membres de ton bureau, n'ont pas le courage de s'élever au-dessus du respect et de l'amour qu'ils te vouent pour te dire que tu es en erreur. Pourtant, tu es en erreur. Tu veux abandonner ton bastion Yopougon ? Avec ta force actuelle, tu peux récupérer au moins 3 des postes que tu as perdus dans la Mé et dans d'autres postes dans bien d'autres régions du pays. Hélas ! Tu n'es plus au-devant la scène politique, tu as décidé de mettre ton parti en berne.

Tes partisans, membres de ton bureau, n'ont pas le courage de s'élever au-dessus du respect et de l'amour qu'ils te vouent pour te dire que tu es en erreur. Pourtant, tu es en erreur.

Gbagbo ou rien : l'expression prend tout son sens. Sachez, cependant, que sans députés, sans maires, sans conseillers généraux pendant les 5 prochaines années, le PPA-CI disparaîtra. Ne nous leurrons pas, sans les évènements de 2002, le RDR qui avait adopté la même posture, ne serait pas aujourd'hui au-devant de la scène, or, un tel scénario paraît improbable dans la situation actuelle car les dirigeants actuels ne sont pas gnata. Ils NE veulent même pas voir de piscine, à plus forte raison regarder des dos de nageurs. Les forces de l'ordre et la justice y veillent constamment.

Tu as décidé de partir en détruisant ton précieux héritage : le paysage politique multicolore. Après toi, c'est donc le néant.

Même avec 5 députés du PPA-CI, l'Assemblée nationale ne peut être une simple caisse de résonance. Hélas !

Par Pascal Kouassi