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À l’aube de la 2ᵉ édition de la Foire des Arts Coutumiers Attié et Ghwa (FACAG), prévue du 4 au 6 septembre 2025 à Adzopé, Casimir Latiepo, son initiateur, dévoile sa vision : raviver les traditions, éveiller la jeunesse et projeter l’identité culturelle locale sur la scène internationale.
Abidjan, le 1er août 2025 (crocinfos.net) - Restaurer les traditions et préparer l’avenir. Tel est le credo de Casimir Latiepo, promoteur et Commissaire général de la Foire des Arts Coutumiers Attié et Ghwa (FACAG), que nous avons rencontré le samedi 26 juillet 2025 à Adzopé, à quelques semaines de l’ouverture de la deuxième édition de cet événement patrimonial. Dans un contexte de mondialisation galopante, cet acteur culturel mise sur la renaissance identitaire comme moteur de développement durable.
Une urgence patrimoniale
« L’idée de la FACAG est née d’une urgence : celle de sauver de l’oubli les savoir-faire artisanaux et coutumiers des peuples Attié et Ghwa », affirme d’emblée Casimir Latiepo. Face à l’érosion rapide des traditions, la foire se donne pour mission de les valoriser et d’en transmettre les valeurs aux nouvelles générations.
Parmi les grandes innovations de cette 2ᵉ édition, la mise en place d’un musée éphémère fait figure d’initiative phare. On y découvrira des objets anciens – canaris, ustensiles, artefacts rares – certains datant de plus d’un siècle. « C’est un acte de mémoire, une manière de redonner vie à des pratiques en voie de disparition, comme la poterie traditionnelle », explique-t-il.
Un plaidoyer pour la jeunesse
Conscient de la déconnexion croissante entre la jeunesse et les traditions, Casimir Latiepo a multiplié les campagnes de sensibilisation. « Certains jeunes nous ont eux-mêmes demandé d’organiser des panels éducatifs sur les cultures ancestrales. Cela montre qu’ils veulent se réapproprier leur héritage », souligne-t-il avec espoir.
La foire, conçue comme un événement intergénérationnel, accueillera chefs traditionnels, rois, artisans, artistes, femmes et jeunes. Des expositions, panels et démonstrations rythmeront les trois jours. « Chaque acteur culturel y aura sa place », promet l’organisateur.
L’identité comme levier de développement
Dans un monde où la standardisation culturelle progresse, le promoteur de la FACAG plaide pour une modernité enracinée. « La mondialisation ne doit pas nous faire renier nos racines. Regardez la Corée du Sud ou la Chine : ils ont bâti leur essor sur leurs identités culturelles. Nous devons en faire autant », insiste-t-il.
Bien que dépourvu de soutien institutionnel ou financier à ce jour, Casimir Latiepo n’en démord pas. Il s’appuie sur un réseau de bénévoles et de partenaires locaux pour faire exister son projet. « Nous espérons que cette 2ᵉ édition attirera enfin l’attention des autorités », confie-t-il.
Une ambition sans frontières
L’ambition est claire : hisser la FACAG au rang d’événement culturel international. Casimir Latiepo évoque les liens historiques entre les Attié et les Ashanti du Ghana, ouvrant la voie à une coopération transfrontalière. « La FACAG pourrait devenir un espace de retrouvailles culturelles entre peuples frères. »
Un appel à l’unité et à la mémoire
En définitive, Casimir Latiepo lance une invitation à tous les Ivoiriens, quelles que soient leurs origines. « Ce n’est pas qu’un événement culturel. C’est un acte de cohésion, de transmission et de renaissance. Venez nombreux partager ce moment unique. »
Médard KOFFI