légende
À l’approche de la présidentielle de 2025, le parrainage citoyen redessine les rapports de force politiques en Côte d’Ivoire. Pour Kouadio Denis Saraka KOUAMÉ, plus connu sous le nom de Denis Mercedes, cadre influent du PDCI-RDA, cette réforme électorale est un révélateur de l’ancrage réel des partis sur le terrain.
Abidjan, le 22 juillet 2025 (crocinfos.net) – Dans une interview exclusive accordée à notre rédaction, Denis Mercedes revient sur les stratégies déployées par le PDCI-RDA face à ce nouveau défi, réaffirme la pertinence de l’alliance entre le PDCI et le PPA-CI, et défend la candidature de Tidjane Thiam, qu’il présente comme un leader générationnel capable de redonner espoir à la Côte d’Ivoire.
La CEI a récemment retenu le parrainage citoyen comme mode exclusif pour l’élection présidentielle de 2025. Quelle lecture faites-vous de cette décision ?
Le mode opératoire de cette réforme a été mûrement réfléchi et adopté par les principaux partis politiques de l’époque – le PDCI-RDA, le FPI, le RHDP, entre autres – en concertation avec la Commission électorale indépendante (CEI).
Cette opération permet de mesurer l’implantation réelle des candidats sur l’ensemble du territoire national. Le mécanisme, en soi, a le mérite de canaliser les candidatures à la présidentielle. Cependant, c’est le délai imparti pour la collecte des parrainages qui me paraît trop court.
Le parrainage par les électeurs est-il, selon vous, un levier démocratique ou un filtre déguisé ?
Bien sûr, c’est un levier démocratique.
Aux États-Unis, on parle des grands électeurs. Chez nous, le choix s’est porté sur le parrainage citoyen, qui permet à un citoyen lambda, en tant qu’électeur, de cautionner ou de donner mandat à un candidat potentiel pour se présenter à l’élection.
Cela participe pleinement à l’expression de la démocratie, autrement dit.
Dans ce contexte, comment le PDCI-RDA se prépare-t-il à mobiliser sa base pour obtenir les parrainages requis ?
En réalité, le PDCI-RDA ne rencontre pas de difficultés majeures, en raison de sa forte implantation sur l’échiquier national et de son ancrage au sein de la société civile.
Le personnel politique du parti — composé des élus, des structures internes et des cadres — agit en parfaite symbiose avec les sympathisants issus de la société civile. Tous se mobilisent actuellement pour rendre notre candidat, le président Tidjane Thiam, admissible à travers ce processus.
Le rapprochement entre le PPA-CI et le PDCI-RDA suscite beaucoup d’attention. Pensez-vous que cette alliance peut renverser l’équilibre politique actuel ?
Absolument. Le front commun PDCI-RDA – PPA-CI, pour reprendre le terme qui convient le mieux, bouleversera l’équilibre politique actuel.
Il s’agit en réalité d’un nouveau rapport de force entre les trois grands partis politiques que sont : le PDCI-RDA, le RHDP et le parti incarné par le président Laurent Gbagbo.
Dès lors que deux de ces trois formations s’unissent, la troisième se retrouve mécaniquement en position de faiblesse.
Il est vrai qu’il faut désormais compter avec l’émergence d’une nouvelle classe politique, portée notamment par des figures comme Assalé Tiémoko, Vincent Toh Bi et d’autres.
Mais je peux vous l’assurer : le prochain président sortira de ce front commun PDCI-RDA – PPA-CI. Et ce président, ce sera le leader fédérateur et générationnel, le président Tidjane Thiam.
Quels sont, à votre avis, les points de convergence qui facilitent ce front commun entre les deux principales forces de l’opposition ?
Le front commun milite pour une alternance pacifique et appelle à un dialogue avec le pouvoir en place, en vue d’une élection présidentielle transparente, paisible, participative et inclusive.
Cela implique notamment :
· La participation de tous les leaders politiques ;
· La révision et la mise à jour de la liste électorale avant l’échéance de 2025 ;
· L’audit indépendant de cette liste électorale ;
· La réorganisation de la Commission Électorale Indépendante (CEI), entre autres mesures indispensables.
Certaines voix au sein même de vos partis évoquent encore des divergences. Ce rapprochement est-il solide ou conjoncturel ?
La politique, c’est avant tout une saine appréciation des réalités du moment.
Les partis politiques, malgré leur autonomie, ont toujours besoin de s’ouvrir aux autres pour construire leurs stratégies et remporter des élections.
Prétendre exister seul et gagner une élection dans notre paysage politique actuel relève d’une illusion.
Un mariage ne fait jamais l’unanimité, mais les époux savent ce qui les unit.
Un dernier mot aux électeurs et aux militants, à l’approche des échéances électorales de 2025 ?
Je tiens à saluer le dévouement de tous ces militants disciplinés, loyaux, fidèles et convaincus qui se battent jour et nuit pour ramener le PDCI-RDA au pouvoir.
Seul le PDCI-RDA, porteur d’une culture de paix et de vivre-ensemble, peut redonner espoir à la Côte d’Ivoire en renaissant dans un amour sincère, un progrès partagé et un bonheur pour tous.
Le président Tidjane Thiam est notre candidat. Il sera inscrit sur la liste électorale, nous irons aux élections, et nous gagnerons.
Cette conviction, nous la puisons dans notre leader, qui prône sans relâche une manière nouvelle de faire de la politique. Il allie l’espoir d’un peuple, le dynamisme d’un conquérant, l’audace d’un fin manager et l’expérience d’un érudit dans la gestion publique.
Chaque génération a eu son leader :
· Les années 60 nous ont donné Houphouët-Boigny ;
· Les années 90, Aimé Henri Konan Bédié ;
· Les années 2000-2020, Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara.
Tidjane Thiam est incontestablement l’homme du moment.
Je vous remercie.
Interview réalisée par Médard KOFFI