Sandégué, le 30 mai 2025 (crocinfos.net) Sandégué, ville carrefour de la diversité ethnique, a vibré aux couleurs du Adayé Tour 2025, le 28 et 29 mai derniers. Après son lancement à Bondoukou, la caravane citoyenne de la Fondation Adayé Kessiè, conduite par son président Daouda Bini Ouattara, a poursuivi sa mission de sensibilisation à la paix et à la cohésion sociale à six mois des élections présidentielles en Côte d’Ivoire.



Intitulée « Prévention de la violence et de l’insécurité avant, pendant et après les élections », cette tournée vise à anticiper les tensions électorales à travers des échanges culturels et communautaires dans les localités du Gontougo. À Sandégué, les populations Koulango, Agni Bona, Djimini et Lobi ont répondu massivement à l’appel, témoignant de leur engagement pour un vivre-ensemble harmonieux.



Le point d’orgue de cette étape a été la cérémonie officielle du 29 mai, organisée sur l’esplanade de la gare routière, en présence d’un parterre d’autorités administratives, religieuses et traditionnelles. Concours de danses traditionnelles et urbaines, prestations artistiques, prières œcuméniques et allocutions se sont succédé dans une ambiance festive mais porteuse de sens.



La culture comme levier de paix



Pour le maire résident Djakalia Ouattara, représentant le maire de Sandégué, cette initiative « dépasse le cadre festif ». Elle incarne, selon lui, « la vitalité de la culture locale et les liens indéfectibles entre les peuples du Gontougo ». Il a d’ailleurs proposé l’instauration d’une Journée culturelle à Sandégué pour pérenniser cette dynamique.



Le président de la Fondation Adayé Kessiè a réitéré, dans son allocution, l’importance de cette démarche : « Nous ne sommes pas venus dire qu’il n’y a pas de paix ici, mais renforcer celle qui existe déjà. Le Barbô, cœur du royaume Brong, incarne cette alliance interethnique qu’il faut préserver. » À travers cette parole forte, Daouda Bini Ouattara appelle à une conscience collective face aux enjeux communautaires à l’approche du scrutin.



Un appui institutionnel fort



Approbation également du préfet de Sandégué, Antoine Gbey Gue, qui a salué la portée du message : « Cette initiative vient nous rappeler l’essentiel : malgré les crises, nous sommes tous frères et sœurs. Merci d’avoir inscrit Sandégué sur la carte de la paix. » Il a encouragé les habitants à s’approprier cette démarche pour que ses retombées soient durables.



Dans la continuité de la cérémonie, le comité de veille pour la médiation communautaire a été officiellement présenté et baptisé par les autorités présentes. Cette structure aura pour mission d’anticiper les conflits et de promouvoir la concertation locale dans un contexte électoral souvent sensible.



La danse, langage de cohésion



Point d’orgue artistique de l’étape : le concours de danses traditionnelles a vu la troupe Naya du village de Talahini Tomora l’emporter. Elle représentera Sandégué au festival Adayé Kessiè prévu du 2 au 6 décembre 2025 à Tabagne, aux côtés des célèbres danses Liwaga et Lobidanse.



La caravane poursuivra son périple dans les localités de Transua, Assuéfry, Tanda, Gouméré, Kouassi-Datekro, Koun-Fao et Tabagne, où se tiendra l’apothéose du festival. Une aventure culturelle qui s’impose progressivement comme un creuset de dialogue social et d’unité nationale.



Médard KOFFI