Dr Boga Sako
Dr Boga Sako Gervais, juriste et militant des droits humains, affirme avoir quitté précipitamment le pays en juin 2025, invoquant des menaces à la suite d’une prise de parole critique.
Abidjan, 24 juin 2025 (crocinfos.net) –Boga Sako Gervais, juriste de formation, ancien secrétaire d’État aux Droits de l’Homme et président de la FIDHOP (Fondation ivoirienne pour l’observation et la surveillance des droits de l’homme et de la vie politique), a annoncé dans une vidéo diffusée sur YouTube avoir quitté la Côte d’Ivoire pour les États-Unis, invoquant des raisons de sécurité.
Selon ses déclarations, son départ, survenu courant juin 2025 via le Ghana, serait motivé par un climat de pression croissante exercée, selon lui, sur certains acteurs engagés dans la défense des droits humains et la vie publique en Côte d’Ivoire. Dans cette vidéo, Dr Boga affirme avoir été indirectement menacé à la suite d’une récente prise de parole publique critiquant la gouvernance actuelle.
Il rapporte qu’un haut responsable de la police lui aurait transmis, dans la matinée du 13 juin, un extrait de l’une de ses interventions accompagné d’un message qu’il a interprété comme une mise en garde. Toujours selon ses propos, une invitation lui aurait ensuite été adressée par le préfet de police d’Abidjan pour une rencontre « amicale », ce qu’il aurait perçu comme une manœuvre d’intimidation. Ces éléments, qu’il qualifie de préoccupants, l’auraient convaincu de quitter précipitamment le territoire national.
Le contexte dans lequel survient cette prise de position est marqué par un climat politique sensible, à quelques mois de l’élection présidentielle d’octobre 2025. Plusieurs voix critiques au sein de la société civile et de la classe politique ont exprimé leurs inquiétudes quant au respect des libertés publiques.
L’arrestation, le 18 juin dernier, de M. Joël N’Guessan, ancien ministre des Droits de l’Homme et membre du RHDP (parti au pouvoir), peu après une sortie médiatique jugée virulente contre le régime, a relancé les débats sur les conditions d’expression de la pluralité politique dans le pays.
Pour l’heure, aucune autorité officielle n’a réagi publiquement aux affirmations du Dr Boga Sako. L’intéressé, en exil, affirme souhaiter continuer son engagement depuis l’étranger.
Notre article repose sur des déclarations publiques de l’intéressé et ne saurait préjuger de la véracité des faits évoqués, en l’absence de confirmation ou de démenti officiel. Toute personne mise en cause dans le cadre de cet article bénéficie de la présomption d’innocence.
Lainé Gonkanou, Correspondant Régional
Extrait de l'intervention du Dr Boga Sako, sur https://youtu.be/vYABF-doMO4?si=JOIZUFd8HSfqMAxH