[Chronique] Sous le poids des lois oubliées : Un plaidoyer pour une société éclairée

Bouaké, Côte d’Ivoire, le 20 juillet 2024 (crocinfos.net)—Au pays des lois oubliées et des décrets perdus, règne en maître l’ignorance citoyenne, tel un trésor caché dans les détours de la bureaucratie.

La loi n° 85-015 du 21 septembre 1987 portant code de l’hygiène publique a dormi paisiblement depuis plusieurs années, oubliée de tous, sauf de quelques juristes érudits. Son article 12 stipule avec autorité : “Il est formellement interdit d’uriner ou de déféquer aux abords des voies publiques.” Une interdiction aussi claire que l’eau de roche, mais aussi ignorée que les leçons de grammaire d’un élève distrait.

Et pourtant, que de pépites cachées dans les méandres de la législation ! Le décret 2013-327 du 22 mai 2013, entré en vigueur le 08 novembre 2014, interdisant la production, l’importation, la commercialisation et l’utilisation des sachets plastiques, est aussi rangé aux oubliettes. Les sacs en plastique, les sachets en plastique de tout genre sont tellement omniprésents qu’ils semblaient pousser sur les arbres. Ils ont été bannis de la communauté, mais qui s’en soucie vraiment ?

Ces lois méconnues, ces décrets ignorés, sont comme des vieux oncles oubliés lors des réunions de famille : présents mais invisibles, importants mais négligés.

Et que dire de nos honorables députés, ces gardiens des lois, ces sentinelles de la nation, qui brillent par leur silence assourdissant ? Sensés communiquer sur les lois, informer régulièrement les populations, ils se font aussi discrets qu’une souris dans une bibliothèque. Leurs discours enflammés résonnent dans les couloirs du pouvoir, mais peinent à franchir les portes closes du citoyen lambda.

‘’Il est temps que la lumière soit faite sur ces textes obscurs, que la communication se fasse claire et accessible à tous. Car une loi non respectée est comme un parapluie oublié un jour de pluie : inutile et dérisoire.’’

L’argent du contribuable, pourtant si précieux, semble se perdre dans l’indifférence l’oubli. Alors, que faire dans ce monde où les lois se perdent et les décrets s’évaporent ? Que chacun prenne ses responsabilités. Il est temps que la lumière soit faite sur ces textes obscurs, que la communication se fasse claire et accessible à tous. Car une loi non respectée est comme un parapluie oublié un jour de pluie : inutile et dérisoire.

Mais au-delà de l’ironie se cache une réalité plus sombre : celle de l’ignorance et de l’indifférence face aux règles qui régissent notre société. Il est temps de sortir de l’ombre ces lois méconnues, de dépoussiérer ces décrets oubliés, et de rappeler à chacun l’importance du respect des règles communes.

Alors, citoyens ivoiriens, députés, autorités de tout bord politique, réveillons-nous de notre léthargie législative, et redonnons vie à ces textes oubliés.

Informons, sensibilisons, agissons. Car une loi sans application n’est qu’un mot sur du papier, un décret sans suivi n’est qu’une promesse non tenue. Il est temps de faire de nos lois des guides, de nos décrets des actions concrètes, pour un avenir où l’ignorance laissera place à la connaissance, et l’inaction à la responsabilité.

François M’BRA II,  Correspondant   (Région de Gbêkê)