[Conflit foncier à aboboté] La génération tchagba accuse le chef Arsène Djako de gestion opaque
Les accusations de la génération Tchagba contre le chef Djako Arsène à Aboboté concernant une gestion opaque des biens communautaires et un conflit foncier latent depuis 2021, sont au cœur de l’actualité.
Abidjan, Côte d’Ivoire, le 6 juillet 2024 (crocinfos.net)—Un conflit foncier majeur secoue le village d’Aboboté depuis l’arrivée de M. Djako Arsène à la tête de la chefferie en 2021. Accusé de gestion opaque, le chef du village fait face à des critiques virulentes de la part de la génération Tchagba, qui dénonce une mauvaise gestion des biens communautaires. M. Seka Alain, notable et porte-parole de la catégorie Tchagba Dogba, nous éclaire sur les enjeux de cette crise.
Depuis le 21 août 2021, M. Djako Arsène a été choisi comme chef du village d’Aboboté. Cependant, des tensions ont rapidement émergé lorsqu’il a décidé de nommer vingt-quatre membres supplémentaires au sein des notables, portant le nombre total à quarante-huit, sans consulter les doyens. Cette situation a engendré une atmosphère délétère.
Les doyens, après avoir négocié sans succès pendant plus de trois mois, ont demandé à M. Djako de rendre des comptes financiers et moraux, ce qu’il a refusé. La situation a empiré lorsque M. Djako s’est octroyé les rôles de président du foncier et des finances, en collaboration avec son frère. Cette concentration de pouvoirs a suscité de vives protestations de la part des villageois.
Un autre point de discorde est la gestion des fonds destinés à la construction d’un immeuble R+4. Alors que la génération Tchagba avait laissé une somme de 401 millions de francs CFA pour achever les travaux, il est apparu que 221 millions avaient disparu sans explication. De plus, M. Djako a transformé une partie du centre de santé du village en lieu commercial, attribuant des espaces à un entrepreneur libanais pour des magasins et des logements, une décision qui a été stoppée par les autorités.
M. Djako est également accusé de favoritisme familial, ayant intégré plusieurs membres de sa famille dans la gestion du village, excluant ainsi les notables traditionnels. Cette situation a poussé les notables à se retirer de la gestion villageoise en signe de protestation.
Les doyens et la génération Tchagba ont adressé plusieurs courriers aux autorités locales, y compris au préfet d’Abidjan, pour demander une intervention urgente. Ils ont également lancé une pétition pour alerter la communauté et les instances compétentes. M. Djako est soutenu par l’ancien chef M. Amanho Paul et certaines figures influentes, ce qui complique davantage la résolution du conflit.
Face à ces tensions, la génération Tchagba appelle à une intervention rapide pour éviter une escalade de la violence et souhaite un retour à la paix et à la transparence dans la gestion du village. Ils insistent sur le fait que leur lutte vise à préserver l’intégrité et le bien-être de la communauté d’Aboboté.
Le conflit foncier d’Aboboté illustre les défis auxquels sont confrontées les structures traditionnelles de gouvernance villageoise face à des pratiques de gestion controversées. L’issue de cette crise dépendra de la capacité des autorités à restaurer la confiance et à garantir une gestion équitable et transparente des ressources communautaires.
Athanase Kangah, une correspondance extérieure
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