[Côte d’Ivoire] Chefferie du canton Akouè de Yamoussoukro : l’un des soutiens d’Augustin Dahouet met fin au débat
- Après la décision judiciaire, celle de l’État ivoirien attendu
Wognin Jean François, l’un des soutiens familiaux d’Augustin Dahouet, était face à la presse le jeudi 04 juillet 2017, à la Maison de la Presse d’Abidjan pour donner sa part de vérité à la succession au trône dans la chefferie Akouè de Yamoussoukro.
Après avoir fait le point de l’arbre généalogique à laquelle il appartient, il a abordé l’historique de la nomination du premier chef des Akouès. C‘est de par ma mère, mon lien avec la famille Houphouët. Elle (ma mère) est la nièce de Monsieur Kouassi Yao Simon” Vieux Simon ” l’ancien chef du village de Kouassi N’Go Kro (aujourd’hui Yamoussoukro). Ma grande mère Aya Sioli, est la grande sœur du « Vieux Simon », les deux sont de la même mère. Le « Vieux Simon » est lui-même le troisième fils de Nanan Kouassi N’Go, devenu le tout premier chef de canton des Akouès, nommé par arrêté n° 22 du 12 janvier 1910, transcrit au journal officiel n° 1 de la même année, en date du 15 janvier 1910 et signé du gouverneur Angoulvant. C’est de la succession au trône de Kouassi N’go I, qui est l’objet de problèmes actuels », a révélé Wognin Jean François.
Pour lui, la crise que vit le canton par presse interposée est survenue après ‘’le décès du dernier chef de canton en 2003.’’ « Les tractations pour la succession, ont ignoré les petits enfants de la grande mère Aka Amoin, fille de Kimou Yamousso (dite Yaa kan) la petite Yamousso, elle-même sœur de Kouassi N’go I celle, à travers qui le canton est entré dans la famille. Il s’agit des enfants Thiam. C’est Monsieur Ahoussou Koffi, l’ancien PDG de Air Afrique qui après les cérémonies, a succédé au trône sans jamais régner. Cela est pratiquement passé inaperçu, car nous étions tous en service en dehors de Yamoussoukro », a indiqué le conférencier ajoutant par ailleurs, « Le vide laissé après son décès, suite aux événements des troubles dans le pays, ont laissé un long temps mort jusqu’au décès du chef de village Nanan Kouablé Kouadja II, en 2009. C’est lui qui avait assuré l’intérim du chef de canton de toute cette période, aux dires de ceux qui avaient géré le village jusque-là. »
Quand la démission d’Augustin Thiam aiguise l’appétit d’Augustin Dahouet
De ce qui précède, après son enterrement, la régence du Royaume Baoulé a, selon notre interlocuteur après maintes tractations, ‘’de faire les cérémonies sacrés de « L’atchoin » avec le nom de Thiam Augustin, devenant ainsi le successeur au trône de Kouassi N’go (2ème du nom).’’
« C’est la démission d’Augustin Thiam, annoncée devant la presse le 1er février 2012, qui a ramené l’affaire à l’ordre du jour. Aussitôt, certains chefs de village se sont mis à rechercher un remplaçant à Augustin Thiam. Ce sont ces démarches qui ont amené Augustin Dahouet sur la scène. Mais en fait, cette démission annoncée d’Augustin Thiam, était pour contourner le refus des chefs de village qui ne voulaient pas qu’il soit candidat aux législatives. Cela répondait à l’argumentation qu’un chef ne doit pas rentrer en compétition avec ses administrés. Pour être effectivement candidat, Augustin Thiam a simulé une démission de la chefferie, voilà le début du conflit », explique le conférencier.
Devant cette situation de deux frères pour un trône, le chef du village de Kami, qui gère temporairement le village de N’gokro, depuis le décès du chef Nanan Yable Kouadja II, est donc allé solliciter la médiation du Royaume Baoulé de Sakassou / Walèbo.
« Nous en étions à cette étape des choses quand nous apprenions qu’Augustin Dahouet, a déposé une plainte auprès de La Chambre Administrative de a Cour Suprême. Dahouet a estimé que l’arrêté préfectoral N° 075 / PY / CAB portant nomination de Monsieur Thiam Augustin, en qualité de chef du canton Akouè de Yamoussoukro, lui faisait ombrage. Il a donc saisi le ministère de l’Intérieur », poursuit-il. N’ayant eu de réponse, il a saisi comme le prévoit la loi, La Chambre administrative de La Cour suprême qui le déboute.
Pourquoi l’État doit mette fin à ce désordre
« La doyenne des descendants de la famille Kouassi N’go I, a donc pris la décision de mettre fin à la période d’essai d’Augustin Dahouet-Boigny, d’abord par voie de presse dans Soir Info n°6764 du lundi 24 avril 2017, puis le mercredi 26 avril 2017, Nanan Boigny Sylvaine Henri a saisi un huissier, aux fins de remettre au chef de Seman, quatre plis fermés, dont Trois aux chefs de tribu (Chef de Seman, Chef de Subiakro, chef de Zatta) et un pli fermé à remettre en mains propres à Monsieur Augustin Dahouet-Boigny, pour lui signifier sa mise en congé. »
« Au regard de ce que je viens de démontrer, Monsieur Augustin Dahouet-Boigny, est totalement disqualifié, et il ne peut plus prétendre au trône du canton des Akouè de Yamoussoukro », martèle Wognin Jean François très amer. « Au regard de la légalité, le chef de canton à ce jour se nomme Augustin Thiam Houphouët Abdoulaye, vu qu’il dispose d’un arrêté préfectoral, d’une décision de la Cour Suprême, et qu’il siège au Directoire de la Chambre des Rois et Chefs traditionnels de Côte d’Ivoire, par décret présidentiel », a-t-il coupé court. Avant de préciser, ‘’qu’il revient aux gardiens du trône, à savoir les descendants de la famille de Nanan Kouassi N’go I, au regard des us et coutumes, de conclure ce dossier.’’
Outre les descendants de la famille de Nanan Kouassi N’go I, l’État ivoirien doit prendre ses responsabilités pour mettre fin à ce désordre atour d’un trône. Qui n’est pas n’importe lequel, mais celui dont descend le père fondateur de la Côte d’Ivoire moderne, un homme de paix, Félix Houphouët-Boigny.
Sériba Koné
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