Cote d’Ivoire: pour cause de differentiel de prix avec le Ghana, le CCC craint une perte de 400000 tonnes de son cacao

Certains exportateurs de cacao en Côte d’Ivoire refusent d’acheter en avance des fèves dans les régions frontalières au Ghana, car la contrebande rend ces opérations non viables, rapporte Bloomberg selon Rfi.Refus de préfinancement En effet, depuis la chute des prix sur le marché international et la baisse du Kg du cacao en Côte d’Ivoire, les exportateurs de cacao  ne pré-financent plus les acheteurs et coopératives à proximité du Ghana. Et pour cause,  les planteurs préfèrent vendre leurs fèves dans ce pays frontalier où le prix proposé est bien supérieur . De fait, ces exportateurs craignent de ne pas pouvoir se procurer assez de fèves pour recouvrer leurs financements. La zone concernée génère près de 15% de la production totale de la Côte d’Ivoire, premier producteur mondial de cacao.

Différentiel de prixLa différence de prix entre les deux pays, qui dépasse 30%, incite les planteurs ivoiriens à passer leur récolte en contrebande vers le Ghana.Deuxième producteur mondial de cacao, le Ghana à la différence de la Côte d’Ivoire  a maintenu le prix payé aux planteurs à 7600 cedis (1735 dollars) la tonne de fève, dans un contexte de chute des cours qui a contraint Abidjan à diminuer de plus d’un tiers le prix payé à ses agriculteurs. Lequel équivaut désormais à 1270 dollars la tonne.

Par ailleurs, selon les prévisions du Conseil cafe-cacao, organe de régulation, la  Côte d’Ivoire pourrait perdre un cinquième de sa récolte, soit 400 000 tonnes, à cause de ce différentiel, avait dévoilé Bloomberg en septembre.
Des exportateurs et négociants interrogés par Reuters estiment qu’entre 80 000 et 100 000 tonnes de fèves ivoiriennes ont déjà été passées en contrebande, majoritairement vers le Ghana, depuis que le CCC a diminué le prix « bord champs » au début de la campagne intermédiaire, en avril dernier.

EKB

Légende:Des cabosses de cacao. Image d’illustration.