[Crise à la FITKD] L’autorité de la justice et le rôle du ministère des Sports bafoués?
La crise à la Fédération Ivoirienne de Taekwondo (FITKD) soulève des questions sur l'autorité de la justice ivoirienne et le rôle du ministère des Sports.
Abidjan, le 12 novembre 2024 (crocinfos.net) – La Fédération Ivoirienne de Taekwondo (FITKD) est dans une crise profonde, alimentée par des luttes internes de pouvoir autour de son siège. À l’origine du conflit, une faction dissidente, représentée par le président du conseil d’administration (PCA) du Centre sportif, culturel et des TIC ivoire-coréen Alassane Ouattara (CSCTICAO), Daniel Cheick Bamba, et Jean-Marc Yacé, président élu de la FITKD. Jean-Marc Yacé bénéficie d’un appui juridique, suite à une décision de justice confirmant sa légitimité à diriger la Fédération. Quant à Daniel Cheick Bamba, le PCA, son mandat arrive à terme.
Le 5 novembre 2024, la justice a rendu une ordonnance (N° 4212/24) en référé, confirmant Jean-Marc Yacé comme seul représentant légitime de la Fédération. Cette décision suspend également les effets d’une Assemblée générale tenue le 19 octobre, en attente d’une décision définitive sur sa validité. Le tribunal a par ailleurs ordonné l’exécution immédiate de cette décision, permettant ainsi à Yacé et à son équipe de réintégrer leurs fonctions au siège de la FITKD.
Malgré ce jugement, le PCA, Daniel Cheick Bamba, a envoyé une lettre au ministère des Sports le 8 novembre, demandant la fermeture du siège fédéral. Selon lui, cette mesure est nécessaire pour éviter des affrontements entre les partisans de Jean-Marc Yacé et ceux d’Ali Diomande, candidat soutenu par la dissidence. Dans sa lettre, Bamba critique la réouverture des bureaux de la FITKD et l’installation de Yacé au siège, alléguant que ces actions pourraient intensifier les tensions.
Les masques tombent
Le 8 novembre, peu après le retour de Yacé dans ses fonctions, le vice-président en charge des affaires juridiques, Maître Boubacar Coulibaly, a pronocé une conférence de presse pour clarifier la situation. Coulibaly, ceinture noire 6e dan, a souligné l’importance de respecter la décision de justice, rappelant que l’autorité judiciaire doit primer dans cette affaire. Le camp de Yacé espérait que la dissidence accepterait la décision du tribunal, mais la lettre de Bamba a rapidement dissipé cette illusion.
‘’Jean-Marc Yacé bénéficie d’un appui juridique, suite à une décision de justice confirmant sa légitimité à diriger la Fédération. Quant à Daniel Cheick Bamba, le PCA, son mandat arrive à terme.’’
Dans sa lettre, Bamba invoque une suspension des activités de la Fédération, imposée le 25 octobre par le ministère des Sports, comme justification de sa demande de fermeture. Selon lui, la médiatisation du retour de Yacé aurait exacerbé les tensions, au point que les partisans d’Ali Diomandé seraient prêts à occuper le siège fédéral dans les prochains jours. Cette posture du PCA suscite de vives interrogations : son appel à fermer le siège va-t-il à l’encontre de la décision judiciaire ? Et quel rôle joue le ministère dans cette crise ?
Le ministère et les conséquences diplomatiques
Le ministère des Sports, en position délicate, devra trancher entre le respect de la décision judiciaire et la gestion des tensions internes. La demande de Bamba, si elle est validée, pourrait être perçue comme un soutien implicite à la dissidence. Cette crise a déjà provoqué l’annulation d’une cérémonie prévue par l’Ambassade de Corée du Sud, exacerbant les tensions diplomatiques. Des médias ont évoqué un parallèle entre le soutien de la dissidence et la Corée du Nord, une allusion controversée qui alimente encore davantage les débats.
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En attendant, la Fédération reste divisée, tiraillée entre des décisions de justice et des ambitions politiques. L’issue de cette crise pourrait redéfinir le fonctionnement de la FITKD et remettre en question l’autorité de ses dirigeants. Le ministère des Sports devra désormais décider de sa position face à un conflit qui pourrait avoir des répercussions bien au-delà du Taekwondo en Côte d’Ivoire.
Les autorités chargées de promouvoir la bonne gouvernance et de lutter contre les infractions similaires, telles que la Haute autorité pour la bonne gouvernance (HABG), l’Inspection générale d’État (IGE) et d’autres organismes compétents, doivent impérativement ouvrir une enquête sur cette affaire où il est question de contrôle de gros fonds financiers. En cause, le gouvernement ivoirien place la transparence, l’intégrité et la justice au cœur de ses priorités pour préserver la confiance à tous les niveaux.
Charles Kpan
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