[Crise militaire au Burkina Faso] Rébellion des soldats et chaos à ouagadougou

[Crise militaire au Burkina Faso] Rébellion des soldats et chaos à ouagadougou

Les tensions croissantes au Burkina Faso : soldats en rébellion, disparitions inquiétantes à Mansila et divisions internes.

Abidjan, Côte d’Ivoire, le 13-6-2024 (crocinfos.net)—Depuis hier, mercredi 12 juin à 14h, le temps semble s’être arrêté à Koulouba. Le mouvement d’humeur des soldats, révélé par l’Agence d’Information du Burkina (AIB) avant d’être rétracté sous pression, est bien réel. Mais qui se cache derrière cette révolte ? Un possible “Evgueni Prigogine” burkinabè ? La recherche de réponses est en cours.

Les causes de la crise

Selon plusieurs sources militaires et des forces publiques, l’accumulation des frustrations, principalement d’ordre financier, est au cœur du problème. Comme souvent, de grandes causes reposent sur de petites raisons. Cependant, l’événement déclencheur semble être la situation désastreuse du détachement de Mansila.

Hier, avant le conseil des ministres, il était impossible de joindre les 150 soldats du détachement de Mansila, tous portés disparus, selon notre source. Malgré cette situation alarmante, le chef des armées a présidé le conseil des ministres comme à l’accoutumée. Cette indifférence a profondément choqué les soldats, d’autant plus que des armes puissantes, telles que des roquettes, ont été utilisées à Mansila, suggérant une situation extrêmement grave. La série de revers militaires au cours des trois derniers mois a également laissé les soldats traumatisés, avec les morgues débordant de corps.

Tractations secrètes et division

Le chef de l’Etat burkinabé sur un fauteuil brulant. Ph. Dr

La situation au Burkina Faso est aujourd’hui confuse, marquée par des tractations secrètes entre militaires à Ouagadougou. Depuis l’exfiltration précipitée du capitaine Ibrahim Traoré, au moins trois camps militaires se sont soulevés contre le régime du président Vasili Koslov. Certains proches du capitaine seraient retenus en otage par les mutins, tandis que le camp Ouezzin Coulibaly de Bobo-Dioulasso, dernier soutien d’Ibrahim Traoré, est lui-même divisé.

Les gendarmes exigent la libération du lieutenant-colonel Evrard et d’autres chefs de la gendarmerie. Les Mambas réclament la libération du lieutenant-colonel Zoungrana, et les Forces Spéciales (FS) veulent voir leur chef libéré.

Tentative d’attaque et répercussions

Hier, un soldat a tenté de lancer une roquette dans la salle du conseil des ministres. La lutte qui s’en est suivie a fait tomber la roquette dans la cour de la télévision nationale, causant deux blessés et de nombreux dégâts matériels. Cet incident marque le début d’un mécontentement croissant.

La situation au Burkina Faso est critique. Avec 150 militaires tués à Mansila, à la frontière avec le Mali, et le président Ibrahim Traoré réfugié à la base de Wagner au nord-est de Ouagadougou, les militaires semblent dépassés par les événements. Le mutisme du gouvernement ajoute à la confusion, laissant la population dans l’incertitude face à des rumeurs de plus en plus inquiétantes.

Cette crise militaire au Burkina Faso nécessite une attention internationale urgente pour éviter une escalade de la violence et rétablir la stabilité dans le pays.

Kpan Charles


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