Hévéa, café-cacao, anacarde…Ces cultures de rente qui menacent le vivrier (analyse)

Hévéa, café-cacao, anacarde…Ces cultures de rente qui menacent le vivrier (analyse)

Depuis quelques années, les cultures de rente comme l’Hévéa, le binôme café-cacao, l’anacarde, menacent le vivrier.

Abidjan, le 20-8-22 (crocinfos.net) Depuis son indépendance en 1960, la Côte d’Ivoire a bâti son économie autour de l’agriculture, longtemps supportée par la culture du binôme café-cacao dont le pays est respectivement le 3e et le 1er producteur mondial. Suivirent les cultures de l’hévéa et du palmier à huile.

Ces dernières années, la culture de l’anacarde a connu une réelle motivation chez les populations de la partie nord du pays. La seule culture de rente qui a donné fière allure au septentrion ivoirien. Au point où la noix de cajou a été qualifiée d’or brun par les spécialistes du secteur agricole. Si l’hévéa, le café-cacao, l’anacarde, le palmier à huile continuent de porter très haut l’économie du pays, l’intérêt que leur portent les planteurs et agriculteurs est un inconvénient pour les mêmes populations.

En effet, alors qu’elles permettent aux propriétaires de champs et plantations de tirer des dividendes de leurs cultures, les mêmes planteurs n’arrivent plus à se procurer du vivrier censé leur permettre de se nourrir. « Tout le monde court après l’argent. Ainsi, les parcelles de terre sont défrichées pour planter hévéa, café-cacao, palmier à huile et/ou anacarde. Ce qui fait qu’il n’y a plus de terre disponible pour la culture du maïs, du riz, du manioc ou du maraicher devant servir à la consommation », analysent de nombreux agriculteurs.

D’autres vont encore plus loin, affirmant qu’il s’agit simplement d’un refus de s’investir dans le secteur du vivrier, tout le temps étant consacré aux cultures de rente. « Il y a aussi que des cultures comme l’hévéa nuisent gravement au sol et empêchent d’autres cultures de se développer », analysent des spécialistes.

Toutes choses qui, depuis des années, relèguent au second plan le vivrier, expliquant ainsi la hausse vertigineuse des prix des denrées de première nécessité sur les marchés nationaux.

L’offre étant inférieure à la demande, si une politique agricole ne vient pas encourager la culture du riz, du maïs, du manioc, de la tomate, des aubergines et d’autres vivriers, les populations continueront de crier à la cherté des produits de première consommation.

Pire, la faim sera constamment à nos portes. On aura beau vendre nos produits de rente et empocher assez d’argent, s’il n’y a rien ou peu à acheter comme cultures vivrières, les populations garderont sur eux leurs économies, tout en se plaignant sans cesse.

Ouattara Abdoul Karim


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