[Interview]Après le SIA de Paris, Toé Seydou (Acteur filière bétail-viande) : « Nous souhaitons que notre ministre nous associer davantage aux activités du ministère »
La 59ème édition du Salon international de l’agriculture (SIA)de Paris s’est déroulé du 25 février au 05 mars 2023, avec pour thème : « Le vivant au quotidien ! ». De retour de ce grand rendez-vous, M. TOE Seydou président de la Société coopérative des commerçants de bétail de la région des lagunes (SCOOPS-CBL) par ailleurs, président du marché des petits ruminants de la commune de Port-Bouet, nous parle dans cette interview, des retombées de ce salon et ce que la filière bétail-viande attend du gouvernement ivoirien, tout en nourrissant un grand espoir pour leur secteur.
Quel est l’importance de ce salon ?
Tout d’abord je tiens à remercier le ministre de la production animale et des ressources halieutiques, pour m’avoir donné l’opportunité de participer à ce salon. L’importance de ce salon pour les acteurs de la filière bétail-viande de Côte d’Ivoire se situe à divers niveaux, entre autres les contacts, les échanges d’expérience, et des partenariats. Ces aspects sont très importants pour nous, car nous avons rencontré des éleveurs, des industriels dans le domaine de la transformation des produits et des partenaires. Et ce, dans le cadre des échanges entre éleveurs européens et ivoiriens.
Comment cette rencontre de Paris peut impacter votre filière ?
Ce salon peut impacter notre filière, puisque nous avons pu voir comment le secteur de l’élevage au niveau de l’Europe fonctionne, comment c’est industrialisé, et le circuit qui est bien ficelé là-bas, tout cela nous donne une expérience à réaliser en Côte d’Ivoire, étant donné qu’avec l’arrivée du nouveau ministre de la production animale et des ressources halieutiques, le secteur est en train de changer de visage. Le ministre est en train de prendre de nouvelles dispositions pour que nous allons à l’interprofession, afin que les éleveurs puissent moderniser le secteur, donc ce salon est très bon pour nous, car nous avons rencontré des partenaires, et les Ivoiriens ont pu ‘’vendre’’ leurs produits aux visiteurs de leur stand.
Quel est votre analyse et commentaire à l’issue de ce salon ?
Ce que j’ai pu constater au salon de Paris, c’est que c’est un grand salon où nombreuses personnes se rencontrent. J’avais des contacts avant d’y aller, et cette occasion m’a permis de les rencontrer. A la clôture du salon, je me suis rendu en Belgique au Luxembourg et en Allemagne où j’ai pu voir des éleveurs qui ont mécanisé leurs élevages, et ces voyages m’ont permis de voir comment l’élevage se fait. Dans certains endroits, j’ai constaté que c’était des familles qui avaient des fermes qui étaient animées par deux ou trois personnes, à travers des machines qui fonctionnent, ce n’est pas comme chez nous.
Êtes-vous satisfait de cette ‘’aventure’’?
Je suis très satisfait de ce salon, parce que ça m’a permis de voir un autre visage de l’élevage, comment produire les semences et autres, et de voir comment au-delà des élevages traditionnels, on peut moderniser notre élevage. Je pense que ce fut une expérience très enrichissante pour moi.
Je pense qu’au niveau de la Côte d’Ivoire, il faut remercier le gouvernement pour ses initiatives, puisqu’il y a deux grands salons qui verront le jour très bientôt, notamment le Salon international Bétail-Viande de l’Afrique de l’Ouest (SIBVAO) qui va se tenir du 27 avril au 1er mai 2023 à Abidjan, et en 2024, on aura le Salon de l’agriculture et de l’élevage. Je tiens donc à féliciter le gouvernement d’avoir mis sur pied ces salons qui permettront aux éleveurs et aux marchands ivoiriens de faire connaitre leurs expériences aux autres pays.
Quelles sont vos attentes après ce grand rendez-vous ?
Nous demandons à l’Etat ivoirien entre autres, de prendre les dispositions pour que le secteur soit mieux structuré, parce que nous travailleurs en tant qu’acteurs de la filière Bétail-viande, et nous sommes en train de nous constituer en société coopérative, en faitière, et de nous accompagner dans ce processus en nous accordant des aides, car ce n’est pas facile pour nous avec les banques. Ce pourquoi nous plaidons pour que le gouvernement nous assiste. Toutefois, il faut noter qu’avec le nouveau ministre, nous voyons que les lignes bougent et nous lui exprimons toute notre gratitude, et souhaitons qu’il continue de nous associer davantage aux activités du ministère.
Par ailleurs, j’encourage les jeunes entrepreneurs ivoiriens à avoir confiance en eux, et à s’investir dans le secteur du bétail et de l’élevage. Quant à moi, cela fait près de 30 ans que je suis dans ce secteur.
Entretien réalisé par Y. Kobo
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