[Jugement AGEF] Les peines pour escroquerie et blanchiment de capitaux, tombées

[Jugement AGEF] Les peines pour escroquerie et blanchiment de capitaux, tombées

Le Tribunal économique et financier de Côte d'Ivoire a rendu son verdict dans l'affaire AGEF, condamnant les principaux dirigeants pour escroquerie et blanchiment de capitaux.

Abidjan, Côte d’Ivoire, le 25-5-2024 (crocinfos.net)–-Le Procureur de la République a informé l’opinion nationale du dénouement de la procédure judiciaire initiée contre plusieurs agents de l’Agence de gestion foncière (AGEF). Ce vendredi 24 mai 2024, le Tribunal économique et financier a rendu son verdict, marquant la fin d’un procès retentissant qui a tenu en haleine toute la Côte d’Ivoire.

Pour rappel, l’AGEF, ses cadres et dirigeants étaient poursuivis pour de multiples chefs d’accusation, incluant faux et usage de faux, escroquerie, enrichissement illicite, fraude fiscale et blanchiment de capitaux. Certains des accusés avaient été placés sous mandat de dépôt dès avril et juin 2021, tandis que d’autres étaient sous contrôle judiciaire.

L’enquête approfondie a révélé des pratiques frauduleuses systématiques au sein de l’AGEF. Les prévenus vendaient délibérément des terrains déjà attribués ou grevés de servitudes, en falsifiant des documents administratifs pour faciliter ces transactions illégales. Ces opérations illicites ont généré des profits considérables, contribuant à un enrichissement personnel injustifié.

‘’Coulibaly Lamine, l’ex-directeur général de l’AGEF, a été reconnu coupable de faux et usage de faux, escroquerie, enrichissement illicite et blanchiment de capitaux. Il a été condamné à trente-cinq mois de prison ferme et à une amende de cinq milliards de francs CFA.’’

Après plusieurs semaines de procès, la formation de jugement du Pôle Pénal Économique et Financier a relaxé six prévenus, mais a rendu des verdicts plus sévères pour les principaux accusés. Coulibaly Lamine, l’ex-directeur général de l’AGEF, a été reconnu coupable de faux et usage de faux, escroquerie, enrichissement illicite et blanchiment de capitaux. Il a été condamné à trente-cinq mois de prison ferme et à une amende de cinq milliards de francs CFA.

De même, Ouattara Zawari Abdoulkarim, responsable foncier à l’AGEF, a été jugé coupable des mêmes infractions, avec une peine identique de trente-cinq mois de prison ferme et une amende de trois milliards de francs CFA.

Les sanctions ne se sont pas arrêtées aux individus. L’AGEF elle-même a été déclarée coupable d’escroquerie et de blanchiment de capitaux. L’agence devra s’acquitter d’une amende de cinq milliards de francs CFA et verser des dommages et intérêts aux victimes de ses pratiques frauduleuses.

En outre, tous les biens meubles et immeubles des condamnés ont été confisqués au profit de l’État de Côte d’Ivoire. Ces actifs seront gérés par l’Agence de gestion et de recouvrement des avoirs criminels (AGRAC), garantissant ainsi que les gains mal acquis seront utilisés à des fins publiques.

Konaté Djénéba épouse Edoukou, Procureur de la République adjoint du Pôle Pénal Économique et Financier, a tenu à rassurer la population sur la détermination inébranlable du Parquet à combattre la criminalité économique et financière. “Ce verdict démontre notre engagement à poursuivre sans relâche ceux qui cherchent à s’enrichir illégalement aux dépens de la nation,” a-t-elle déclaré.

Ce procès marque une étape importante dans la lutte contre la corruption et les malversations économiques en Côte d’Ivoire. Les peines prononcées serviront d’avertissement à tous ceux qui envisagent de commettre des infractions similaires, soulignant que la justice est prête à sévir avec rigueur contre les délits économiques.

Kpan Charles

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