[Kémi Séba] Déchéance de nationalité française pour le militant panafricaniste
Kémi Séba, célèbre militant panafricaniste, perd définitivement sa nationalité française après avoir brûlé son passeport en public.
Abidjan, Côte d’Ivoire, le 9 juillet 2024 (crocinfos.net)—Kémi Séba, de son vrai nom Stellio Gilles Robert Capo Chichi, né le 9 décembre 1981 à Strasbourg, est un militant suprémaciste noir et panafricain d’origine béninoise. En juillet 2024, il a été déchu de sa nationalité française par un décret officiel.
Le 8 juillet, le gouvernement français a publié un décret retirant la nationalité française à Kémi Séba, résidant au Bénin. Cette décision fait suite à un événement survenu en mars, où Séba avait brûlé publiquement son passeport français en signe de protestation contre cette procédure administrative.
Connu pour ses critiques virulentes de la politique française en Afrique, qu’il qualifie de “coloniale”, Kémi Séba ne détient plus la nationalité française. Son passeport avait déjà été détruit lors d’une conférence de presse à Fleury-Mérogis en mars.
‘’Cette procédure de retrait, différente de la déchéance de nationalité décidée suite à des crimes ou délits, est purement administrative. Elle peut être déclenchée par le gouvernement si la personne possède une autre nationalité, se comporte comme un citoyen de cet autre État, et commet des actes contraires aux intérêts de la France. La décision finale est prise par décret, avec l’accord du Conseil d’État.’’
Le décret du 8 juillet, publié au Journal officiel, stipule simplement : “M. Stellio Gilles Robert Capo Chichi est déclaré avoir perdu la nationalité française”. Cette procédure de retrait, différente de la déchéance de nationalité décidée suite à des crimes ou délits, est purement administrative. Elle peut être déclenchée par le gouvernement si la personne possède une autre nationalité, se comporte comme un citoyen de cet autre État, et commet des actes contraires aux intérêts de la France. La décision finale est prise par décret, avec l’accord du Conseil d’État.
Résidant au Bénin depuis 2017, Stellio Capo Chichi est né en 1981 à Strasbourg de parents français et détient également la nationalité béninoise. Les autorités françaises le considèrent comme un agent étranger en raison de ses nombreuses déclarations “hostiles à la France et à ses intérêts en Afrique”.
Dans un portrait consacré par Le Figaro, Kémi Séba a affirmé que le retrait de sa nationalité française n’aurait aucun impact sur sa vie quotidienne. Ayant quitté la France pour le Sénégal en 2011, il réside actuellement au Bénin avec sa famille. Il précise ne plus bénéficier de la sécurité sociale française depuis “dix ou quinze ans” et n’utilise son passeport français que pour environ un quart de ses déplacements à l’étranger, préférant ses passeports béninois ou un autre dont il n’a pas révélé la nationalité. “La plupart de mes voyages se font en Afrique, en Europe de l’Est, et au Moyen-Orient”, a-t-il expliqué.
Les autorités françaises reprochent à Kémi Séba plusieurs déclarations antisémites. En 2006, il a fondé en France le mouvement de défense du peuple noir “Tribu K”, dissous la même année après des incidents avec la Ligue de défense juive et l’organisation de jeunesse juive Bétar.
En 2008, Kémi Séba a été condamné à six mois de prison, dont deux mois fermes, pour des propos tenus en août 2006 sur l’action de la Banque mondiale en Afrique, qu’il accusait d’asphyxier les peuples africains “au point qu’à côté de ça, même Auschwitz peut être considéré comme un paradis”. Il assume encore aujourd’hui ces propos, les qualifiant de “figure de style provocatrice” destinée à “créer le débat”.
Bienvenue R.K.
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