La FIFA, la CAF et le Conor-FIF jouent bien au football.

La FIFA, la CAF et le Conor-FIF jouent bien au football.

Tout était bien synchronisé pour que le comité de normalisation demeure en place. La FIFA, la CAF et le Conor-FIF jouent bien au… football.

Abidjan, le 9-2-2022 (crocinfos.net) Barthelemy Zouzoua Inabo: Nous avons été des gaous. Et maintenant, nous sommes des gnatas. Tout était bien synchronisé pour que le comité de normalisation demeure en place. La FIFA, la CAF et le Conor-FIF jouent bien au… football.

Tout était si beau. Deux assemblées générales en 48h. Travail assidu des acteurs du football. Quitus et toilettages des textes. Nouveaux textes de la FIF. Nous sommes des gnatas. Nous avons applaudi à rompre nos phalanges. Alors que le piège était là, cousu de fil blanc. Le Comité de normalisation savait exactement que les élections n’auraient jamais lieu. Les textes adoptés étaient minés.
La présidente du Conor-FIF a laissé les membres statutaires de la FIF, évoquer la souveraineté de l’assemblée générale alors qu’elle savait très bien que la FIFA et la CAF lui avaient fait injonction de revoir les articles concernant les parrainages. « Dans les discussions conjointes préparatoires, la FIFA et la CAF avaient finalement admis le maintien du système de parrainage à la seule condition que les quatre (4) parrainages exigés des candidats puissent provenir de n’importe quel membre, sans catégorisation. »

Dans la salle, ce dimanche 26 février 2022, trois propositions ont été mises sur la table: la première, parrainage de quatre (4) clubs, la deuxième, parrainage de six (6) clubs et la troisième, parrainage de huit (8) clubs.
À ce moment précis, un dirigeant de club fait fuiter les dessous des discussions. « Le Professeur Martin Bléou explique que c’est un peu malhonnête d’imposer le parrainage. Le Conor-FIF avait la possibilité d’annuler les parrainages mais il nous ramène à 4 ou 6 parrainages sans conditions. ».

Mme Dao Gabala, Martin Bleou du Conor-FIF, Me Dieudonné HAPPI, conseiller du Conor-FIF désigné par la FIFA et la CAF savaient très bien, ce que les faîtières du football africain et mondial exigeaient. Mais ils ont fait semblant de jouer le jeu démocratique. Et donc, de laisser les dirigeants de clubs user de leurs droits d’amendements des textes.
Le piège se referme sur l’Assemblée générale. Tout l’agenda rendu public était à dessein: se donner bonne conscience. Du genre, « j’ai fait ma part. Vous voyez bien je suis de bonne volonté et de bonne foi. ». Au fond, la vérité est là, implacable. « J’y suis. J’y reste. La CAN2023 ou 2024 arrive à grands pas, les gnatas-là ».

Colère des dirigeants de clubs

L’ambiance était électrique à la sortie de la concertation Conor FIF-Clubs de ligue 1, ce mardi 8 mars 2022. « Tu a mis le feu hein », lance le représentant du Club omnisports de Korhogo au président du Sporting club de Gagnoa. Ce dernier est justement le plus volubile devant la presse. Yssouf Diabaté a du mal à digérer ce qu’il considère comme un manque de respect aux clubs ivoiriens. Un autre dirigeant révèle que les clubs ont été formels: si la FIFA et la CAF persistent, ils saisiront le tribunal arbitral du Sport.

Le sorcier du football ivoirien

Dans la lettre de la FIFA-CAF au Conor-FIF, cette phrase révélatrice: « Finalement, nous nous référons aux rumeurs mentionnées dans votre courriel selon lesquelles certains candidats auraient apparemment entamé un achat des parrainages… «
Donc, Abidjan a nourri Zurich de rumeurs pour obtenir la décision qui plonge aujourd’hui le football dans un tunnel non-éclairé. Soit l’auteur de cette dénonciation, le colporteur de rumeurs se dénonce et apporte la preuve de l’achat des parrainages par certains dirigeants, soit il est de mauvaise foi. Et, il est le sorcier du football ivoirien.

En vérité, la FIFA n’a pas tort, mais les clubs ivoiriens ont été piégés

Sept (7) groupes ont retiré les dossiers à la FIF pour la candidature à la présidence de la fédération ivoirienne de football. Le texte adopté par l’assemblée générale le 27 février 2022, exacte copie de l’article dans l’ancien code électoral montre ses insuffisances. Cela signifie que le sixième et le septième candidat sont recalés d’office. Le parrainage catégorisé pose un problème d’équité. La démocratie est biaisée. À l’adoption de cet article en 2011, très peu de cadres postulaient pour la présidence de la FIF. Avec l’effervescence actuelle, il fallait bien noter les limites de cette disposition. Dans le feu de l’action, dans la passion des débats, les clubs n’ont pas prêté attention au détail. Or le diable est dans le détail. Les membres du Conor-FIF et leur consultant nommé par la FIFA devraient rire sous cape au moment de l’adoption des textes. Ils étaient sûrs de garder leurs fauteuils au chaud.

À qui profite le crime?

La présidente du comité de normalisation de la FIF a, dans la foulée des rencontres avec les clubs et groupements d’intérêt sportifs, annoncé la suspension du processus électoral. Le crime lui profite. Elle va encore rester à la FIF. Et elle est bien partie pour y demeurer plus longtemps. Les clubs ayant rejeté l’idée d’une nouvelle assemblée générale. Elle devra trouver le mécanisme pour régler cette crise qui vient de naître. Soit, les clubs sont conséquents avec eux-mêmes et bloquent les activités sportives, refusent de poursuivre le championnat national, obligeant ainsi la FIFA et la CAF à remettre en cause le comité de normalisation. Soit les clubs font contre mauvaise fortune, bon cœur. Ils donnent mandat à la FIFA et à la CAF de corriger l’article querellé selon leurs propres instructions pour aller dans les meilleurs délais, en tout cas, avant la fin du mois d’avril 2022, aux élections et mettre en place un nouveau comité exécutif à la FIF.

La chronique de Fernand Dédeh


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