Les voix des pauvres ne comptent que pendant les élections.

Propos d’observateur: méchanceté des hommes

Abidjan, le 2-5-2022 (crocinfos.net) Vous voyez cette forêt ? Elle est en plein cœur de Yopougon entre la Sgci et Ficgayo (Foire commerciale et gastronomique de Yopougon) initiée par l’Amicale des agents de la RTI conduite par Barthélémy Inabo vers les années 90.
L’origine de cette forêt : le lundi 9 décembre 2019, des machines sont arrivées et, en un temps record, cet espace est devenu décombres et gravats. Trois jours après, tous ces gravats ont été ramassés, des tôles de couleur vert foncé ont entouré l’espace et une pancarte a été dressée avec l’indication : Construction de la trésorerie principale de Yopougon.
Quand les tenanciers de maquis et vendeurs de portables avaient été informés et sommés de quitter les lieux, ils ont constitué une délégation qui s’est rendue à la mairie pour demander à la municipalité de transférer le déguerpissement en janvier afin qu’ils puissent faire, eux aussi, les fêtes de fin d’année avec les leurs. Les autorités municipales auraient accepté leur proposition. Malheureusement, quelques jours après, les restaurateurs, la mort dans l’âme, ont été contraints de ramasser tous leurs ustensiles et matériels ; ceux qui n’ont pu trouver un autre site ont bradé tables, chaises… On pensait qu’il y avait urgence. Que non. Bientôt trois ans après, aucune brique n’est visible sur le site. L’espace est devenu forêt arborée et dépotoirs de toutes sortes de déchets. Pourquoi n’avoir pas accédé à la requête des vendeurs afin qu’ils puissent se faire un peu de sous pour célébrer les fêtes de fin d’année puisqu’il n’y avait pas d’urgence ?
Ainsi va le monde. Les voix des pauvres ne comptent que pendant les élections. Pourtant, nous chantons tous : Dieu est amour.

Par Pascal Kouassi