[Migrants en Tunisie] Une situation qui donne froid dans le dos

[Migrants en Tunisie] Une situation qui donne froid dans le dos

La rencontre de la Fondation ivoirienne pour l'observation et la surveillance des droits de l'Homme et de la vie politique (FIDHOP) avec les Ivoiriens, migrants en Tunisie lors d’une mission de travail à Tunis, du samedi 24 au mardi 27 septembre 2022, donne froid dans le dos. Les migrants n’ont aucun droit d’assistance.

Abidjan, le 9-10-22 (crocinfos.net) À l’invitation de la délégation Fondation ivoirienne pour l’observation et la surveillance des droits de l’Homme et de la vie politique (FIDHOP) de Tunisie, Dr Boga Sako Gervais, président-fondateur de la Fondation ivoirienne pour l’observation et la surveillance des droits de l’Homme et de la vie politique (FIDHOP) a effectué une mission de travail à Tunis, du samedi 24 au mardi 27 septembre 2022.

Le jeune leader, Ange Seri Soka, président de l’Union des ivoiriens de Tunisie (UIT) a invité Dr Boga Sako Gervais  pour rencontrer et écouter les Ivoiriennes et les Ivoiriens qui se retrouvent en terre tunisienne malgré eux, parce qu’ils espéraient transiter par ce pays pour aller en Europe.

Leurs rêves étant brisés, ils subissent depuis des années, toutes sortes de violations des droits de l’Homme, qu’ils ont tenu à exposer à la FIDHOP, afin que cette organisation les aide auprès des autorités.

Ainsi, à l’occasion de la grande conférence publique qui a réuni environ trois cents Ivoiriens venus de toutes les contrées de la Tunisie, où l’on a noté la présence des différents responsables d’associations, des parties politiques et des opérateurs économiques ivoiriens, Dr Boga Sako a développé le sujet sur le thème : ‘’Migration et Droits de l’Homme, cas du Migrant ivoirien en Tunisie.’’

De son exposé, il ressort que, émigrer ou migrer d’un pays à un autre est un droit de l’Homme. Et que cela est clairement spécifié dans la déclaration universelle des Droits de l’Homme du 10 décembre 1948, dans les articles 13 et 14. Mieux, depuis le 28 Juillet 1951, il a été adopté par la Convention de Genève relative au statut de réfugié.

Ce texte définit le réfugié, dresse ses devoirs et surtout ses droits, dans les 142 États ayant signé ou ratifié cette Convention, parmi lesquels, la Tunisie. Pour le conférencier, peu importe les raisons qui les ont poussés à se retrouver en Tunisie, cet État est tenu de respecter les engagements qu’il a pris devant la Communauté internationale.

Aucun droit sur le sol de des pays du Maghreb

En revanche, à entendre les migrants ivoiriens, dont les témoignages sont confirmés par la plupart des subsahariens vivant dans les pays du Maghreb, en Tunisie, au Maroc ou en Libye, ils n’ont quasiment aucun droit sur le sol de chacun de ces pays.

En Tunisie, dans tous conflits opposants un migrant à un Tunisien, s’ils se rendent au commissariat, le migrant a d’office tort. Les migrants peuvent être tabassés dans la rue, sans bénéficier de secours. Pour ceux qui ont la rare chance de travailler comme garçon ou femme de ménage, c’est généralement qu’à la fin du mois, plutôt que d’être payés, ils sont injustement accusés par les employeurs, pour se débarrasser d’eux.

La plupart d’entre eux, notamment les jeunes filles, ont été trompés par des arnaqueurs qui leur ont soutiré plusieurs centaines de milliers de francs CFA, voire des millions pour les faire venir en Tunisie. Une fois sur place, ces ‘’criminels’’ les placent (pour ne pas dire qu’ils les vendent) dans des familles, en confisquant leur passeport.

Cependant, plusieurs mois après, quand ces migrants ont survécu, qu’ils ont pris conscience et qu’ils souhaitent retourner chez eux, c’est alors qu’ils se trouvent confrontés à un autre problème sérieux : les pénalités.

C’est que les ivoiriens étant entrés sans visa en Tunisie (ou au Maroc aussi), s’ils ne repartent pas avant trois mois, ils sont frappés d’une pénalité mensuelle. Si bien que la plupart d’entre eux se retrouvent pris en otage : tous doivent généralement cette pénalité à l’État tunisien, qui a été plafonnée à 3000 dinars, soit 1000 euros, soit 650 000FCFA.

Problèmes de pénalité

Face à cette situation, plutôt que de payer la pénalité, puis le billet d’avion, pour retourner bredouille en Côte d’Ivoire, après tant d’années de galère à l’extérieur, les migrants, principalement les jeunes, choisissent de miser leurs sous pour tenter la traversée de la mer, dans le but d’aller en Europe.

Après avoir recueilli toutes leurs préoccupations, auxquelles s’ajoutent les cas d’une cinquantaine d’Ivoiriens emprisonnés sans défense, dans des farces de procès, ainsi que les nombreux cas de fraudes ou de trafics sur le passeport ivoirien que détiennent des non-ivoiriens, le président-fondateur de la FIDHOP a demandé et obtenu une audience à l’ambassade de la Côte d’Ivoire en Tunisie. Son Excellence Sy Savané étant en déplacement, c’est premier conseiller qui l’a reçu avec les présidents des associations de la communauté.

Au terme de cette importante mission, la FIDHOP et son président-fondateur adressent les messages de félicitation à toute l’équipe de la FIDHOP-Tunisie, notamment à Ange Seri Soka pour l’invitation et la parfaite organisation et, surtout pour la mobilisation des compatriotes.

Ces remerciements vont à l’endroit  de  toute la communauté des Ivoiriens se retrouvant en Tunisie venus nombreux à la conférence et aux présidents Herman Naounou et Jean Bedel Gnabli. Et les partis politiques, dont le COJEP de Blé Goudé qui a été reçu en audience par le Dr Boga.

Dr Boga a réitéré ses vifs remerciements aux autorités de l’Ambassade de la Côte d’ Ivoire en Tunisie, pour l’accueil et l’écoute à lui accordés.

La FIDHOP promet de rencontrer les autorités gouvernementales, afin que l’État se penche véritablement sur les situations des Ivoiriens se retrouvant en Tunisie et dans le Maghreb.

La rédaction avec le Sercom FIDHOP

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