[Reprise du procès de l’attentat de Gran-Bassam] La mise en garde du procureur : « Je peux poursuivre pour d’autres faits »

[Reprise du procès de l’attentat de Gran-Bassam] La mise en garde du procureur : « Je peux poursuivre pour d’autres faits »

Adou Richard, Procureur de la République, a mis en garde les journalistes avant l’audience du jeudi 15 décembre. Il les a invités à travailler et relater les faits dans le respect des règles éthiques et déontologiques et ne pas se laisser aller au sensationnel. « Ce n’est pas parce que le procureur est à cette audience qu’il ne peut pas poursuivre pour d’autres faits. ».

Abidjan, le 15-12-22 (crocinfos.net) 1- Témoin 1: Mme Kra Akissi Anne-Marie (partie civile, 46 ans, domiciliée à Cocody)

« Mon frère aîné, Kouadio N’guessan Gervais était membre des forces spéciales. On nous a demandés de rentrer à la maison, le 13 mars 2016 parce que disait-on, il y avait des tirs à Bassam. On apprenait qu’il y avait des morts, mais je ne savais pas j’avais mon parent parmi les personnes décédées. C’est plus tard que j’ai été invitée à me présenter à Yopougon, quartier Maroc et j’ai appris que mon frère aîné était décédé à Bassam. J’ai appris aussi qu’il était parmi les forces qui sont intervenues à Bassam. Il est descendu parmi par les premiers et il a été reçu une balle. »

Le procureur de la République: « Le parquet voudrait vous présenter ses condoléances et vous dire que vous pouvez être fier de votre frère. Il a donné sa vie pour la Côte d’Ivoire. »

2- Témoin 2: Gnagni Nyamké (Partie civile, 34 ans, domicilié au Quartier France de Grand-Bassam)

« C’était un dimanche. J’étais assis avec mon cousin à la maison et nous avons entendu des tirs. Nous sommes allés vers la Paillote pour voir ce qui se passait. Mon oncle a dit, mais le Monsieur qui est arrêté là-bas, il fait quoi? Il tenait une arme AK47, nous l’avons vu de loin,  et tirait dans la mer. Nous avons alors dit que ce n’était pas un braquage. Nous avons quitté les lieux. Nous sommes allés vers l’embouchure. Et nous avons découvert un homme qui était parmi nous, nous ne le connaissions pas mais il passait son temps à téléphoner. Nous lui avons demandé d’arrêter de téléphoner. Nous lui avons pris son téléphone. Nous avions proposé de le noyer quand nous partions vers Mondoukou. Nous avons pris son portable et avons retiré les puces et les avons jetées.

Quand nous sommes revenus le lendemain à la maison à Grand-Bassam, le chef des jeunes du quartier nous a demandés de retrouver les puces.

Le Monsieur parlait dans une langue que je n’avais jamais entendue en Côte d’Ivoire. Il parlait beaucoup et il se levait à chaque fois comme s’il indiquait sa position. Nous lui avons appris son téléphone parce que les gens tiraient et lui,  appelait seulement. Les puces étaient de la compagnie MTN et MOOV. La police scientifique a récupéré les éléments. »

Le témoin réclame des dommages et intérêts de 10 millions. Son cousin  qui a témoigné la veille réclame lui, 15 millions.

Propos recueillis au Tribunal par Fernand Dédeh

CATEGORIES
TAGS
Share This