[SARA 2017] Le Groupe Sifca expose la végétation ivoirienne sans les animaux #déforestation

[SARA 2017] Le Groupe Sifca expose la végétation ivoirienne sans les animaux #déforestation

Le Groupe Sifca, leader de l’agro-industrie en Afrique de l’Ouest, participe à la  4ème édition du Salon international de l’agriculture et des Ressources animales d’Abidjan (Sara 2017) qui se déroule du 17 au 26 novembre 2017, en Côte d’Ivoire. Pour souligner sa vision et son engagement dans les préoccupations actuelles, comme la sauvegarde des espèces en danger, la protection de l’environnement, le Groupe avec ses filiales (Palmci, Sania, Saph, Sucrivoire et Biokala) a choisi, dans le cadre du salon, le thème évocateur : ‘’Zéro Déforestation, Sifca s’engage’’.

Ainsi, le Groupe entend-il mettre en évidence la forêt ivoirienne en miniature (du sud au nord), en présentant un couvert forestier ivoirien gravement menacé, constamment violé. Ceci, sur un espace d’une superficie de 600 m2 situé à gauche de l’entrée principale, mais sans les animaux.

Les journalistes ont fait le point de la visite avec Dr Kouassi Konan Edouard sous l’ombre des arbustes de la zone sud forestière

La vague de forte chaleur qui s’est abattue sur Abidjan ce dimanche 19 novembre 2017, n’a aucunement entamé l’intérêt de la visite guidée avec Dr Kouassi Konan Edouard, Maître de conférences, enseignant-chercheur au laboratoire botanique de l’Université Félix Houphouët-Boigny. Sur le site du Groupe Sifca, le constat de l’agression sauvage de la forêt ivoirienne est net et ne peut donc passer inaperçu. Il en va de même de la menace de disparition de plusieurs espèces de plantes et de bois. Au cours de la visite, sous cette canicule, on pouvait se retirer de temps à autre sous les arbustes en miniature quand on était dans la zone du Sud. Mais, à mesure qu’on avançait vers le centre et plus au nord, on prenait les rayons du soleil droit sur la tête et dans la figure.

De la végétation verte au sud (à partir de la forêt du Banco), à celle clairsemée au sud-centre, zone semi-décidue (de Tiassalé jusqu’à Yamoussoukro) où les arbres perdent leurs feuillages de novembre à février, à celle de la savane plus au nord (vers Korhogo), le mal est là, prégnant. Même si végétation ivoirienne en miniature s’écrit sous vos yeux avec un lac artificiel (plus au centre de la Côte d’Ivoire) qui ne contient que du poisson avec toutes les fleurs qui font la beauté de cette eau dormante (nénuphars, et autres plantes). « Cet espace a été construit en trois jours grâce au consultant paysagiste, le colonel Ifo Gnan Fofana, au responsable de développement durable au Groupe Sifca, Noufé Sié… pour montrer l’importance du reboisement, car notre forêt a mal », a indiqué le guide.

Quant aux espèces en voie de disparation ou ayant disparu, on peut citer entre autres, le baobab, de son nom scientifique andansnia digitala qui sert dans l’alimentation et aussi de plante médicinale; le bois d’akpi ou le ricinodendron heudelotii qui a les mêmes vertus que le premier; l’acajou de Bassam ( Khaya ivorensis), l’une des premières espèces de bois coupé en 1905 dans le sud de la Côte d’Ivoire, utilisé comme bois d’œuvre et en ébénisterie.

Selon Dr. Kouassi Konan Edouard, ce bois est passé par le comptoir Verdier Arthur pour atterrir en Europe. Grâce à cet expert consultant en biodiversité, on peut affirmer aujourd’hui que l’histoire de la déforestation a donc commencé en 1905 et non en 1960. De cette année à nos jours, la Côte d’Ivoire a connu un recul à la vitesse éclair de sa couverture forestière.

En témoigne, le Code forestier de 2014, qui indique que la superficie des forêts ivoiriennes est passée de 16 millions d’hectares en 1900, à 7,8 millions d’hectares en 1990 et à 3,4 millions d’hectares en 2015. Quelle est la situation en 2017 ?

Au centre, la végétation se fait de plus en plus rare

Pourquoi faut-il reboiser ?  Pour ce Salon, le Ministère de l’Agriculture et du Développement Durable a porté le choix sur le thème central: ‘’Transformation structurelle de l’économie agricole face aux changements climatiques’’. Avec le sous-thème: ‘’Zéro Déforestation, Sifca s’engage’’, le  Groupe Sifca entend contribuer, pendant les dix jours du Sara, à la sensibilisation de la population, et particulièrement du monde agricole. Ce, sur la protection de la biodiversité avec, en droite ligne, son engagement dans la politique du Développement durable initié depuis 2007.

Et Dr Kouassi Konan Edouard d’affirmer : ‘’La nature sait ce qu’elle fait pour nous, il faut reboiser’’. De même, l’ancien secrétaire général de l’ONU (2007-2016), Ban ki -Moon n’a pas arrêté d’inviter le monde à unir ses forces pour protéger “ la terre, notre île partagée”.

À cause de l’excès de violence sur la forêt ivoirienne, la Côte d’Ivoire connaît une baisse ‘’drastique’’ de sa pluviométrie. Pour pallier cet état de fait, l’expert en biodiversité propose le reboisement. À cet effet, selon M. Noufé Sié, responsable de développement durable au Groupe Sifca, le Groupe Sifca à travers ses dix filiales, a préservé  plus de 4000 hectares de forêts et a reboisé depuis 2009 (en rapport avec son programme Planting), plus de 1000 hectares de forêt dans le nord, grâce à sa filière Sucrivoire. À titre de reconnaissance, le Groupe a obtenu le Prix de l’Excellence du meilleur reboiseur en 2016.

En revanche, le seul constat qui laisse le visiteur sur sa faim, c’est le manque d’animaux dans cette végétation ivoirienne en miniature. Le Groupe Voodoo (organisateur pratique du Sara), en collaboration avec la direction du zoo d’Abidjan, aurait pu faire déplacer quelques animaux sur le site, les mettre en cage en fonction des trois grandes zones de végétation identifiée en Côte d’Ivoire. Cela aurait assurément dilué ce goût d’inachevé et donné plus d’espoir au reboisement qui demeure une nécessité pour la couverture forestière ivoirienne.

Sériba Koné (Prix Spécial Sifca du meilleur journaliste, agro-industrie de la 18è édition du concours Ebony 2016)

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