[Sénégal] L’un des avocats de Sonko suspendu par l’Ordre des avocats

[Sénégal] L’un des avocats de Sonko suspendu par l’Ordre des avocats

Le procès pour ‘’diffamation’’, ‘’injures’’ et ‘’faux et usage de faux’’ du principal opposant à Macky Sall, président du Sénégal, Ousmane Sonko, prend une autre allure avec la suspension de Me Ousseynou Fall, l’un de ses avocats par le bureau de l'ordre des avocats, le 29 mars alors qu’ils sont attendus, ce jour 30 mars au tribunal correctionnel de Dakar.

-Le procès d’Ousmane Sanko s’ouvre sous fond de tension, ce jeudi à Dakar

Abidjan, le 30-3-23 (crocinfos.net) Il est regrettable d’apprendre la suspension de Me Ousseynou Fall par le bureau de l’ordre des avocats du Sénégal, sur plainte du juge en charge de son dossier si l’information venait à être confirmée.

Sa suspension a été annoncée par Ousmane Sonko lui-même sur sa page Twitter. Elle intervient après des échanges houleux entre l’avocat et le juge Pape Mohamed Diop lors de l’audience du 16 mars.

Cette décision, qui intervient à moins de 24 heures du procès, peut sembler suspecte et témoigne peut-être d’un parti pris de la part de l’Ordre des avocats et du bâtonnier en faveur de la partie civile.

Les partisans de l’opposant avait pris les rues, mais…Ph. Archives

Il est également préoccupant de constater que les agressions physiques dont ont été victimes les avocats lors des manifestations récentes n’ont pas suscité la réaction appropriée de la part des autorités de l’Ordre des avocats.

Enfin, il est inquiétant de constater que le pouvoir en place a pu, selon M. Sonko, ‘’asservir’’ les différents secteurs de la société, y compris la justice et la démocratie, ce qui pose des défis majeurs pour la protection des droits et des libertés fondamentaux des citoyens.

Généralement en Afrique, quand la présidentielle approche, le parti au pouvoir souventes fois, chef de la magistrature suprême selon la constitution, fait arrêter ses opposants les plus teigneux, capables de le battre ou battre son poulain dans les urnes.

Autant affirmer que la justice n’est pas équitable pour une protection des droits de l’Homme comme ce qui se passe au Sénégal.

Le sort d’Ousmane Sonko est donc scellé ce jeudi 30 mars au regard de la vive tension qui entoure l’ouverture de son procès.

Serges Mignon

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