[Torture par électrocution à Duékoué] Un jeune accusé de vol de plaquettes d’œufs

[Torture par électrocution à Duékoué] Un jeune accusé de vol de plaquettes d’œufs

Un jeune homme, K.K., vigile dans une ferme à Duékoué, a été torturé par électrocution pendant trois jours, accusé de vol de sept plaquettes d'œufs.

Duékoué, Côte d’Ivoire, le 5-6-2024 (crocinfos.net)—Dans une scène choquante qui a ébranlé la communauté de Duékoué, K.K., un jeune vigile travaillant dans une ferme appartenant à Z.K.O., a enduré 72 heures de torture après avoir été accusé de vol de sept plaquettes d’œufs. Cette tragédie s’est déroulée le dimanche 2 juin dans le village de Tahibly Glodé, également connu sous le nom de “scierie”.

Selon plusieurs témoins, M. Z., assisté de ses frères, a enlevé le jeune employé pour le ramener au village. Là, ils l’ont ligoté avec des fils de fer et l’ont électrocuté à l’aide de câbles électriques pendant trois jours. Pendant cette période, K.K. n’a reçu ni nourriture ni eau. Pour obtenir sa libération, ses tortionnaires ont exigé une somme de 700 000 FCFA, montant que M.K. ne pouvait pas réunir. Malgré les tentatives désespérées de sa famille pour le secourir, Zongo et ses frères sont restés inflexibles.

En plus de ces sévices, Z.K.O. a conduit M.K. au commissariat de police où il a porté plainte contre lui, demandant le paiement des 700 000 FCFA pour compenser les pertes supposées dues au vol des œufs.

Les séquelles sur les jambes

Informé de cette situation scandaleuse, Tra Bi, journaliste et défenseur des droits de l’homme, ainsi que président des jeunes du quartier de M.K., a déposé une plainte contre Z. O. pour torture et sévices corporels. Tra Bi a révélé que M. K., après avoir été soigné à l’hôpital de Duékoué, était paralysé et portait sur son corps les marques des tortures subies. En outre, le jeune homme avait récemment subi une opération pour une hernie, ce qui aggrave encore son état.

“Nous nous souvenons de la mort tragique d’un jeune instituteur à Bangolo dans des circonstances similaires. Nous ne voulons pas voir ce genre de crime se répéter. Nous vivons dans un État de droit et personne n’a le droit de se faire justice lui-même. Nous condamnons fermement les actes de Z. K. O. et demandons au procureur de la République de prendre cette affaire en main pour garantir la paix et la sécurité dans la région. Ce qui s’est passé est d’une cruauté inouïe et doit être puni par la justice,” a déclaré Tra Bi avec indignation.

La communauté locale est sous le choc, appelant à des mesures strictes contre les auteurs de ces actes brutaux. Les organisations de défense des droits de l’homme ont également exprimé leur indignation et leur soutien à M. K., soulignant la nécessité d’une justice rapide et équitable.

Cette affaire a mis en lumière les pratiques cruelles auxquelles certains employeurs se livrent en toute impunité. Elle souligne également l’importance de renforcer les lois et de garantir leur application stricte pour protéger les droits des travailleurs vulnérables.

L’intervention de Tra Bi et d’autres militants des droits de l’homme montre l’importance de la vigilance et de la solidarité communautaire face à de telles injustices. Ils espèrent que la justice suivra son cours et que Kouadio recevra l’aide nécessaire pour sa guérison et sa réhabilitation.

Anatole Geugbeu, correspondant régional

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