Voici le jour tant espéré et attendu

Abidjan, 17-06-21 (crocinfos.net) À Barthelemy Zouzoua Inabo: Le jour tant espéré et attendu par les irréductibles du Front populaire ivoirien, les partisans de l’Acquitté à Bruxelles, le jour J, le 17 juin 2021. L’ancien chef de l’État ivoirien revient en Côte d’Ivoire, après l’épreuve devant la Cour pénale internationale. Jugé, acquitté, blanchi des charges énormes qui pesaient sur lui. Il rentre libre dans son pays.

Tous ceux qui ont battu le pavé pendant dix ans pour le soutenir ont eu la foi.

Juste une pensée pour un homme: l’ancien premier ministre Hamback. Ce 11 avril 2011, tout aurait pu arriver. Je revois encore l’image d’un ancien chef de l’État, balloté par des soldats, bafoué dans son honneur et sa dignité. Sa fonction piétinée. Quand apparaît comme un ange, celui qui sera plus tard, le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité. Celui qui sera plus tard, Premier ministre. L’entrée de Hamed Bakayoko dans cette pièce, dans cette chambre où se trouvent Laurent Gbagbo et son épouse Simone, calme les ardeurs, rassure. Hamed Bakayoko ne sera pas là, pour accueillir Laurent Gbagbo. Comme beaucoup d’acteurs de la crise post-électorale en Côte d’Ivoire. Selon la seule volonté de Dieu.

Laurent Gbagbo rentre au pays précédé par son discours du 29 octobre 2020: dialogue, réconciliation, paix. En mémoire aussi, son appel du 11 avril 2011, encore sous les valeurs des bombes: « il faut sortir de la belligérance. Il faut passer maintenant à la gestion politique de la crise ».

Le gouvernement ivoirien ne s’oppose pas au retour de Laurent Gbagbo. Normales, les mines renfrognées. Normales, les hésitations et les gènes. Mais un pays ne se gère pas avec les états d’âme. Ton Camarade l’a compris. Il le sait. C’est tout en son honneur de recoller les morceaux du canari ivoirien. « L’exécutif a pris toutes les dispositions, nécessaires pour l’accueil de Laurent Gbagbo. Il jouera son rôle», a dit le porte-parole du gouvernement à l’issue du conseil des ministres ce mercredi 16 juin 2021. C’est cela le plus important.

‘’En mémoire aussi, son appel du 11 avril 2011, encore sous les valeurs des bombes: « il faut sortir de la belligérance. Il faut passer maintenant à la gestion politique de la crise »’’

Les partisans de Laurent Gbagbo doivent inscrire le retour de leur leader dans le processus de la réconciliation nationale. Maintenant, que chaque camp joue sa partition! La Côte d’Ivoire n’est pas sortie d’un dîner de gala en 2011. Elle peut maintenant préparer la table pour le dîner de la réconciliation et de la Cohésion.

Pendant que l’actualité était focalisée sur le retour de l’ancien président de la République en Côte d’Ivoire, le procès des proches de l’ancien président de l’Assemblée nationale se poursuivait devant le tribunal criminel d’Abidjan. Réquisitions du Procureur de la

17 mois requis et 500.000 FCFA d’amende pour l’ancien ministre des Sports et Loisirs, Alain Lobognon, les frères de « l’enfant égaré » de ton Camarade et Felicien Sekongo.

20 ans de prison pour Souleymane Kamagaté et les militaires. Prison à vie pour le leader générationnel et dissolution de son mouvement. Le verdict connu le 23 juin 2021.

La politique et les procès, oui, mais dans un environnement sain. Une idée géniale d’une start-up ivoirienne, Coliba, montée par de jeunes ivoiriens: le recyclage des déchets plastiques ou comment donner une seconde vie aux déchets plastiques. Deux usines sont déjà fonctionnelles, une troisième en construction à Bonoua. Elles permettront de recycler 15.000 tonnes de déchets plastiques et vont créer 6000 emplois. Elle s’est associée à la société Vivo-Énergie, exploitante des stations Shell, pour la collecte des plastiques. La communauté trouvera ainsi dans les stations-services, des points de collecte. Ils pourront y déposer leurs déchets plastiques, notamment, les bouteilles.

Encadré

Opinion: après le 17 juin

Après le 17 juin, viendra forcément un autre jour, le 18 juin. On se rendra compte qu’il n’y aura pas eu de tremblement de terre au bord de la lagune ébrié quand un avion s’est posé, que la journée en Eburnie dure toujours 24 heures ni plus ni moins, qu’après le temps de la guerre il faut un jour s’asseoir pour discuter de comment on fait la paix, qu’après les pleurs des souffrances endurées il faut quand la calebasse atteint de son trop-plein penser à s’arrêter parce que tout le monde veut avancer, que les sons de nos danses mythiques le zaouli, le tematé, le bolohi etc… vont toujours faire battre notre cœur, que nos Éléphants vont continuer toujours à nous unir dans l’hystérie collective des victoires et le goumin silencieux qui nous fait dormir à 19 heures après des matchs perdus, que le climat de babi ne deviendra pas subitement celui comparable à l’hiver benguiste tant envié par ces candidats à la migration de la folie vers ce continent des illusions, que certains peuples de nos contrées seront toujours raillés pour leur consommation immodérée du vin de palme tandis que d’autres vont voir leur leadership national dans la chanson atteindre les sommets inégalés depuis le 11 avril 2011, que l’étranger bénéficiera comme avant de l’hospitalité qui rend jaloux l’autochtone, que malgré la pluralité de nos langues, ethnies, religions et de partis politiques, les chamailleries d’un jour ou de dix ans finiront tchoco-tchoco par des accolades et des rires bruyants un lendemain entre ceux qui étaient divisés comme des coqs au combat, et qu’au final, tout le monde entier, regardera avec admiration cette nation et comprendra enfin que les ivoiriens ne voient rien, comme les autres, parce qu’ils sont, TOUS UN.

Michel Brizoua-Bi, avocat

La chronique de Fernand Dédeh et l’opinion de M^e Michel Brizoua-Bi