[Annulation de l’arrêt Roe v. Wade] Des craintes mondiales sur l’accès aux soins de santé sexuelle et génésique

[Annulation de l’arrêt Roe v. Wade] Des craintes mondiales sur l’accès aux soins de santé sexuelle et génésique

Dans un communiqué de presse du 16 septembre 2023, le rapport spécial de PMNCH révèle les préoccupations et les actions des entreprises pour défendre les droits des femmes. Cela donne des inquiétudes mondiales suscitées par l'annulation de l'arrêt Roe v. Wade et son impact sur l'accès aux soins de santé sexuelle et génésique, notamment l'avortement sécurisé.

Abidjan, Côte d’Ivoire, le 17 septembre 2023 (crocinfos.net)—Annulation de l’arrêt Roe c. Wade : Des préoccupations mondiales concernant l’accès aux services de santé sexuelle et génésique, y compris l’avortement sécurisé.

Un rapport spécial de PMNCH

Un tiers des personnes incluses dans le cadre d’une enquête menée auprès des partenaires du PMNCH estime que l’accès aux services de santé sexuelle et reproductive, y compris l’avortement et les soins post-avortement, ainsi que la planification familiale, a diminué dans leur pays à la suite de la décision de la Cour suprême des États-Unis de juin 2022.

Le rapport spécial de PMNCH : Impact mondial de l’annulation de Roe v. Wade

Une nouvelle enquête du PMNCH, la plus grande alliance mondiale pour la santé des femmes, des enfants et des adolescents, révèle que plus d’un tiers (35%) des personnes impliquées, principalement actives en Afrique, en Asie du Sud et dans les Amériques, pensent que l’accès à la santé et aux droits sexuels et reproductifs (SDSR) pourrait être réduit après l’annulation de Roe v. Wade, l’arrêt historique qui a légalisé l’avortement aux États-Unis en 1973.

Le rapport spécial, intitulé « Annulation de l’arrêt Roe v. Wade : Inquiétudes autour de l’accès aux services de santé sexuelle et génésique, y compris l’avortement sécurisé », a été produit par PMNCH en collaboration avec Fòs Feminista, AMREF et l’Université Aga Khan afin d’évaluer les effets éventuels de la décision américaine dans le monde et la manière dont lesdits effets sont ressentis. Il vise également à aider les partenaires à renforcer le plaidoyer et la redevabilité en matière de santé sexuelle et reproductive dans ce contexte mondial.

Principales conclusions du rapport

Un tiers des organisations réunies (52 au total) estime qu’il y a moins d’accès aux services de SSR, y compris l’avortement et les soins post-avortement, ainsi que la planification familiale dans leur pays depuis la décision de juin 2022. de la Cour suprême des États-Unis.

Un quart des personnes concernées perçoivent des changements négatifs dans le financement national et international des services de SSR, notamment la planification familiale, les soins liés à l’avortement et les soins post-avortement.

Plus de la moitié des personnes réfléchies pensent que l’annulation de l’arrêt Roe v. Wade a enhardi les mouvements anti-avortement dans leur pays.

Plus d’un tiers des personnes exposent que l’annulation de l’arrêt Roe v. Wade limite les opportunités qu’ont les principales parties prenantes et les décideurs de discuter et de soutenir les politiques sur l’avortement, les soins post- avortement et les SDSR, y compris les lois et les cadres politiques sur la planification familiale.

Les défenseurs luttent contre ces effets en soutenant une éducation accumulée du public sur les avantages des services de SSR, ainsi que sur les effets néfastes de la décision de la Cour suprême des États-Unis.

Implications mondiales de l’annulation de Roe v. Wade

La décision de la Cour suprême des États-Unis du 24 juin 2022 dans l’affaire Dobbs v. Jackson Women’s Health Organization (Dobbs) a mis fin au droit constitutionnel fédéral à l’avortement aux États-Unis, préalablement établi par la Cour suprême dans l’arrêt historique de 1973, Roe c. Wade. À date (septembre 2023), l’avortement a été interdit ou fortement limité dans 22 États américains, et d’autres États devraient encore interdire ou limiter l’accès à ce service.

Au-delà de son impact direct sur les services d’avortement, les personnes sont attirées par l’annulation de Roe v. Wade a jeté une ombre sur l’accès à une gamme plus large de services de santé sexuelle et reproductive, y compris la planification familiale, en affectant les politiques, la prestation de services et le financement.

Réactions dans le monde

Les résultats de l’enquête ont révélé une profonde inquiétude quant aux effets locaux perçus de la décision américaine dans certains pays.

« Il est très probable que la défense du droit à l’avortement dans le pays soit affectée, en particulier pour nous qui sommes en première ligne », a déclaré une ONG ougandaise. « Nous prévoyons également que les femmes vont s’adonner à des avortements clandestins et dangereux plutôt que d’avoir le courage de se rendre dans les établissements de santé ».

« Le financement des actions pro-avortement a toujours été un défi, mais avec l’abrogation de Roe v. Wade, les contraintes et les défis liés à l’accès au financement ont doublé », a déclaré une autre organisation de Sierra Leone axée sur les adolescents et les jeunes.

« L’Inde a connu pour la première fois une manifestation anti-choix/avortement dans tout le pays, ainsi que des recours en justice, par des groupes confessionnels opposés à l’avortement, visant à l’interdire et à en restreindre l’ dans le système judiciaire indien », a rapporté une fondation donatrice basée en accès Inde. « Cette question n’a jamais été un problème pour l’Inde, mais elle est en train d’émerger/de devenir un problème après l’arrêt Roe ».

Dans d’autres pays, cependant, l’arrêt Roe v. Wade a fait considérablement faire prendre au mouvement féministe, soulignant l’impératif d’efforts soutenus en faveur de l’avortement et démontrant que des progrès sont possibles même dans des contextes mondiaux plus difficiles. Les pays exemplaires présentés dans le rapport – y compris la Colombie – peuvent fournir des indications au niveau mondial, en favorisant des changements dans la dynamique des politiques de santé sexuelle et reproductive et les flux de financement.

Pour PMNCH, les résultats de l’enquête confirment les craintes largement répandues quant à l’impact potentiel. La nécessité d’intensifier le plaidoyer est évidente, en particulier à un moment où les services et les droits en matière de santé sexuelle et reproductive ont été mis à mal par l’impact du COVID-19, ainsi que par d’autres facteurs, tels que le nombre croissant de conflits humanitaires dans le monde actuellement, où les femmes sont souvent très touchées. Les résultats soulignent les réalités auxquelles sont confrontés certains membres du PMNCH – en particulier, le besoin d’outils pratiques et de stratégies d’absorption que les partenaires peuvent utiliser pour renforcer la responsabilité en matière de santé sexuelle et reproductive dans leurs domaines respectifs.

Déclaration de la présidente du PMNCH

« Wade s’étendent bien au-delà des États-Unis », a déclaré la très honorable Helen Clark, présidente du conseil d’administration de PMNCH et ancienne première ministre de Nouvelle-Zélande. « Comme on le dit souvent, ‘quand l’Amérique éternelle, le monde s’enrhume’. Les résultats de l’enquête de PMNCH montrent ce que nous craignons le plus : une réduction potentielle de l’accès aux services de santé sexuelle et reproductive pour les femmes, suite à l’annulation de l’arrêt Roe v. Wade. Cela pourrait constituer un risque sérieux pour la santé et le bien-être de millions de femmes dans le monde, qui dépendent de l’accès aux services de planification familiale et d’avortement. »

« Cette décision confère également une fausse légitimité à ceux qui cherchent à restreindre les droits des femmes et pourrait également encourager certains pays à adopter leurs propres lois régressives et restrictives en matière d’avortement. Cela ne peut être accepté. Aujourd’hui plus que jamais, nous devons investir dans la protection des services de santé sexuelle et génétique, dans l’éducation du public sur la valeur de ces services et dans le respect des droits humains ».

À l’approche de l’Assemblée générale des Nations unies qui se tiendra à New York ce mois-ci, ce rapport aide les pays à plaider pour que la santé et les droits sexuels et reproductifs soient prioritaires et reconnus de toute urgence dans les accords mondiaux. Les défenseurs et les partenaires qui soutiennent la prestation de services de santé doivent redoubler d’efforts pour élargir l’accès à des services de santé générale complets et accessibles afin de préserver le bien-être des personnes qui recherchent toute la gamme des services de santé sexuelle et reproductive, y compris l’avortement sans risque.

Méthodologie de l’enquête et des contributeurs

Les questions ont été élaborées par PMNCH, et les réponses ont été sollicitées à travers les réseaux de PMNCH au début de 2023 via la newsletter de PMNCH, les canaux de médias sociaux (Twitter, LinkedIn), la plateforme d’engagement des membres de PMNCH (Digital Advocacy Hubs), et par le biais d’une sensibilisation directe des groupes d’intérêt de PMNCH. Ces efforts ont permis de recueillir 52 réponses volontaires entre mars et juillet 2023 parmi les organisations locales, régionales et mondiales impliquées dans le plaidoyer pour la santé des femmes, des enfants et des adolescents. Le principal pays ou territoire de travail des répondants a été décrit comme « mondial » (13,4 %), le plus grand nombre de réponses à l’enquête provenant de l’Inde (15,4 %), suivi du Malawi, du Nigéria et des États-Unis d’Amérique (11, 5 % chacun). En ce qui concerne l’objectif principal de leur travail, l’enquête a révélé que 84,6 % des répondants étaient principalement engagés dans le plaidoyer, 38,5 % dans la programmation et 25 % dans l’élaboration de politiques.

Le présent rapport est complété par les conclusions d’entretiens tirées d’un rapport de Fòs Feminista, une coalition de plus de 170 organisations basées à New York qui défendent la santé, les droits et la justice en matière de sexualité et de procréation pour les femmes, les jeunes filles et les personnes appartenant à des groupes différents sur le plan du genre. Dans son rapport, Fòs Feminista a mené, en collaboration avec des groupes de femmes en Colombie, en Inde, au Kenya et au Nigeria, 66 entretiens avec des informateurs clés sur l’impact de l’annulation de l’arrêt Roe v. Wade.

Les conclusions de ce rapport doivent être interprétées dans le contexte de cette méthodologie, en reconnaissant ses limites et la nécessité de mener d’autres recherches plus approfondies pour comprendre l’impact réel de l’annulation de l’arrêt Roe v. Wade dans divers contextes.

KPAN CHARLES


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