[Côte d’Ivoire Interview] Avant les municipales prochaines : Fanny Thiemokoba (Conseiller municipal de Kaniasso):

[Côte d’Ivoire Interview] Avant les municipales prochaines : Fanny Thiemokoba (Conseiller municipal de Kaniasso):

Ce que nous avons fait pour nos populations»

Fanny Thiemokoba est conseiller municipal de la commune de Kaniasso dont le maire est Chantal Fanny. Dans cette interview, il aborde les sujets socio-politiques de cette commune et se prononce sur l’actualité politique nationale.

Récemment, vous avez représenté, la maire Chantal Fanny, lors de la mise en service du nouveau forage de la commune de Kaniasso. Que retenez-vous de cette cérémonie au moment où, du sud au nord, l’eau est devenue une denrée rare ?

Ce fut un honneur immense de représenter cette grande dame au grand cœur et aux grands actes qu’est Mme le maire Chantal Fanny, aujourd’hui sénatrice, à la cérémonie de mise en service du nouveau forage de Kaniasso. Cette cérémonie avait pour but de rendre hommage au président de la République, Alassane Ouattara, et à son gouvernement à travers son Premier ministre, Amadou Gon Coulibaly, pour les efforts qu’ils ne cessent d’entreprendre pour soulager nos populations.

Est-ce que la situation de l’eau potable est réglée à 100% à Kaniasso ?

« Il est temps de prouver notre amour pour ce pays à travers des comportements responsables pour le bonheur d’une Côte d’Ivoire une et indivisible. »

Permettez-moi de rendre hommage à toute la population de la commune qui, comme un seul homme, a cru à l’accès à l’eau potable. C’est la finalité qui importe d’autant plus que d’autres communes continuent à souffrir. Les vrais acteurs de la mise en service de ce forage et de la réhabilitation du château d’eau, ce sont les populations, le président de la République et son gouvernement. Qu’on soit élu, cadre ou nommé du gouvernement, fille et fils de Kaniasso, chacun a joué sa partition afin que l’eau coule dans les foyers et les villages les plus reculés.

Les prières collectives ont fini par payer et la denrée rare est concrète à Kaniasso. Je ne peux pas affirmer ou infirmer avec certitude que le problème est réglé à 100%, mais il faut retenir que la traversée de la misère et du désert est derrière les populations de Kaniasso.

Comme un seul homme, les chants et les danses venus de tous les recoins de la commune, sont sortis pour fêter l’inauguration de ce forage. Peut-on affirmer que les querelles de personnes sont aussi derrière vous?

L’essentiel, c’est l’unité des filles et fils de Kaniasso, quand il s’agit de rendre aux populations ce qu’elles réclament. Que ce soit à Kaniasso ou ailleurs en Côte d’Ivoire, il y a des problèmes de personnes, mais il faut se mettre au-dessus de ce qui divise et garder la main tendue. Ce n’est toujours pas facile, c’est un impératif qui s’impose à chacun de nous pour le mieux-être des populations. Je l’ai signifié dans mon discours. Les actes et faits de Mme le maire s’inscrivent dans ce cadre, avant son élection à la tête la commune. Elle a de tout temps œuvré pour l’union des filles et fils de Kaniasso. En bonne intellectuelle, elle sait qu’un développement harmonieux et durable se fait toujours dans l’union. C’est vrai que certaines personnes persisteront dans l’adversité, mais ce qu’il faut savoir c’est que Mme le maire et moi sommes allés à la bonne école, c’est-à-dire celle de la vie du père fondateur, Félix Houphouët-Boigny, et celle de notre père feu l’ambassadeur, Fanny Inza. Quand vous recevez des formations de ces illustres personnalités, rien ne peut vous ébranler. Les populations ont confiance au maire et à son équipe municipale, c’est le plus important.

Depuis des décennies, vous travaillez dans l’ombre d’une dame qui, en 2013, est devenue maire, et en 2018, sénatrice. Pendant la campagne de la municipale en 2013, vous avez porté votre projet de société sur trois axes importants. Qu’est-ce qui a été réalisé jusqu’à maintenant ?

Il faut rendre hommage aux vaillantes populations de Kaniasso pour ces différentes élections. Je vous le disais tantôt, c’est grâce à eux que tout ce que nous entreprenons auprès du président et de son gouvernement a du succès. Son élection en tant que sénatrice n’est que le couronnement de l’entente et de l’union. C’est le signe de la reconnaissance des conjugaisons des énergies positives des populations et des grands électeurs à l’endroit de Chantal Fanny. Nos populations, à travers leurs choix et leur soutien, lui démontrent leur gratitude à chaque fois qu’elles ont l’occasion.

Qu’en est-il concrètement des trois axes basés sur la santé, l’éducation et la voirie ?

Les résultats parlent d’eux-mêmes. Au plan sanitaire, le conseil municipal a, entre autres, équipé l’hôpital en matériel médical d’une valeur de plus de 100 millions de F Cfa, de deux ambulances, d’un fauteuil dentaire dont elle a personnellement à charge la rémunération du dentiste, la construction d’un laboratoire à l’hôpital de Kaniasso. C’est dans un corps sain qu’on peut travailler. Pour l’éducation des enfants, le conseil a construit le collège de Kaniasso, trois salles de classes à l’école primaire de ladite commune, et trois autres salles de classes à l’école primaire de Siola. À ces infrastructures scolaires, il faut ajouter la construction en cours, de la maternelle, celle de la bibliothèque municipale et le démarrage des travaux de la cantine scolaire. La réalisation des infrastructures routières ont été au cœur de notre projet. En début de mandat, l’un des premiers chantiers a été le reprofilage des rues de la commune et celui du tronçon Odienné-Kaniasso.

D’où tirez-vous les moyens financiers pour la réalisation de toutes les infrastructures en tant que commune intermédiaire?

Nous ne produisons pas de recettes comme les communes de Korhogo, Odienné et autres. Notre budget annuel en investissement est estimé à 57 000 000 F CFa. Dans ces conditions, quand vous n’avez pas un carnet d’adresses importants et un peu de moyens personnels, votre mandat sera voué à l’échec. Quand je prends l’exemple du collège de Kaniasso, pour ceux qui ne le savent pas, Mme le maire l’a construit sur fonds propre. Le personnel et le fonctionnement sont à sa charge. Aucun parent d’élèves ne débourse, un seul centime pour l’école de son enfant. Quant à l’équipement de l’hôpital, elle a fait jouer ses relations, mais le transport de ce matériel de la France jusqu’à Kaniasso a couté plus de 6 000 000 de F Cfa qu’elle a financés.

Je profite, en son nom, pour remercier le Premier ministre Amadou Gon et le Conseil café-cacao qui ont chacun offert une ambulance à l’hôpital de Kaniasso.

Avez-vous des ambitions, vu que Chantal Fanny vient d’être élue sénatrice ?

Mme Chantal Fanny vient d’être élue sénatrice certes, mais beaucoup reste à faire. Nous sommes une équipe, et non un groupe. Personne ne décide seul. Quand une décision est prise, elle est unanime et celui qui agit, le fait au nom d’un ensemble pour le bonheur de l’équipe et des populations. Pour l’heure, la question n’est pas à l’ordre du jour. Cependant, le moment venu vous le saurez, la préoccupation actuelle tourne autour des actes posés et le bonheur que les populations ont pu tirer des gestes et faits concrets été irrévocables.

C’est là que réside le bonheur du Conseil municipal qui a travaillé depuis 2013 jusqu’à ce jour. C’est aussi que les actes et faits de ce Conseil conduit par Mme Fanny, s’étendent à d’autres projets de société. Le moment venu, ils seront portés à la connaissance de tous.

Quelle lecture faites-vous de la politique menée par Ouattra et Bédié ?

La politique que mènent MM. Ouattara et Bédié va dans le sens de celui de l’union et de la cohésion entre les filles et fils de ce pays. Que les gens ne soient pas émotifs au point d’ignorer les pas importants que posent les leaders qui les éclairent. Alassane Ouattara et Henri Konan Bédié ont compris que le développement et le bien-être des populations ne peut se faire que dans la paix et l’union. C’est vrai que de part et d’autre, on entend des réactions contradictoires sur le contenu des accords du Rhdp, mais je pense que la démocratie permet la contradiction, donc c’est de bonne guerre. Quels que soient les camps, il faut retenir l’enseignement du père fondateur: «C’est la Côte d’Ivoire qui gagne». Toutes les grandes nations sont passées par-là, avant d’être des modèles aujourd’hui.

Au bout de l’exercice démocratique, nous nous souviendrons tous que la Côte d’Ivoire est le pays que Félix HouphouëtBoigny nous a laissé et que nous devrons laisser aux générations à venir.

De plus en plus, des voix s’élèvent pour affirmer que M. Ouattara sera candidat à sa propre succession pour la troisième fois à la présidentielle de 2020. Partagez-vous cette vision ?

Pour la présidentielle de 2020, il faut se référer au parcours de la Côte d’Ivoire, à ses institutions, notamment la lecture de la Constitution, et non se focaliser avec passion sur la personne de M. Ouattara. Ceux qui aiment la Côte d’Ivoire, au sens propre ne doivent pas éloigner les Ivoiriens des vrais enjeux du développement. La violation des textes que nous nous sommes donnés librement, sème le désordre, entrave la paix et la démocratie et installe la méfiance. Ceux qui soutiennent ce genre de langage tiennent à leurs propres intérêts mal acquis et non à celui du peuple. La paix doit être définitive. Il est temps de prouver notre amour pour ce pays à travers des comportements responsables pour le bonheur d’une Côte d’Ivoire une et indivisible.

Réalisée par Venance KOKORA (Source :  L’Inter N°5967 du lundi 14 mai 2018)

 


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