[Incidents de Kokoumbo] Les ‘’gbês’’ du Gal Alexandre Apalo Touré aux populations

-‘’L’enfant abandonne l’école pour l’orpaillage, parce que le père est plus pressé que lui’’

– ‘’Vous participez à destruction de leur avenir’’

Abidjan le 18-10-22 (crocinfos.net) Après le drame de l’après-midi du mercredi 12 octobre 2022, entre le groupement spécial de lutte contre l’orpaillage illégal (GSLOI) et les orpailleurs illégaux de Kokoumbo dans le département de Toumodi où le général Alexandre Apalo Touré, par ailleurs commandant supérieur de la gendarmerie nationale, s’est rendu pour s’imprégner de la situation, présenter ses condoléances aux familles des personnes décédées, et les vœux de prompt rétablissement aux blessés au nom du gouvernement avant de faire ramener calme, il était dans ce village le dimanche 16 octobre.

Avant tout propos, le général Alexandre Apalo Touré a indiqué aux populations qu’ils sont en deuil, et qu’il ne va pas pouvoir leur dire exactement ce qu’il aurait dit, s’ils n’avaient pas perdu des parents : « Je puis vous dire que j’aurai, vraiment, été plus dur en m’adressant à vous (…) »

Il a entamé son propos par donner des conseils à la communauté village. Il leur a demender de s’organiser face à destruction de leurs terres et de l’environnement par l’orpaillage illicite. « Quand on était petit, c’est l’eau des rivières qu’on buvait et c’est cette même eau qu’on transportait dans des bidons au village. Mais, de nos jours si tu le fais, tu vas mourir parce que les eaux sont polluées à cause des produits chimiques issus de l’orpaillage illicite. Aidez l’administration à vous organiser », a-t-il conseillé.

En bon fils de paysan (né dans un petit campement de Zuénouala de père paysan et de mère ménagère, selon lui ), le général Alexandre Apalo Touré s’est mis dans la peau d’un jeune du village pour toucher du doigt ce que les villageois cache à l’opinion. Face à la composante de la communauté, il a révélé que ce sont certains parents qui poussent leurs enfants à abandonner l’école pour s’adonner à l’orpaillage : « Il y a des parents qui avaient des enfants à l’école, l’enfant abandonne l’école pour l’orpaillage, parce que le père est plus pressé que lui. ‘’J’ai vu ton camarade avec une nouvelle moto, après avoir pratiqué l’orpaillage, vient en faire autant’’.»

Au fur et à mesure, entre le deuil et la vérité crue, il a jugé bon de d’être franc pour préserver l’avenir des enfants. « Quand vous encouragez vos enfants à l’orpaillage illicite, vous participez à destruction de leur avenir. Quand on est pressé, trop pressé, on arrive tard ou on arrive jamais !», a coupé court le commandant supérieur de la gendarmerie nationale.

À l’en croire, pour régler véritablement ce phénomène d’orpaillage illicite qui prend des proportions inquiétante avec son lot de violence, qui se solde par des pertes en vies humaine, des blessés et des destruction de biens, il a invité la communauté villageoise de Kokoumbo à mieux accompagner la police et la gendarmerie ainsi que les différentes brigades à faire leur travail. Pour pallier cet état de fait, les populations doivent entretenir de très bonnes relations avec les agents. « S’il n’y a pas de bonnes relations, vous n’allez pas aider les gendarmes. Même si le gouvernement installe une brigade ou un escadron ici, à vous sécuriser leur présence sera égal à leur absence », a-t-il dit.

Par ailleurs, le général Alexandre Apalo Touré a plaidé auprès des populations afin que celles-ci restent sur le droit chemin. Et ce, en prenant pour exemple sa propre personne quant à son parcours en tant que fils de paysan. « Dieu peut vous ouvrir des portes. On n’a pas besoin d’être des coupeurs de route, on n’a pas besoin de faire des interdits (barricader des voies aux forces de l’ordre, les lapider jusqu’à ce qu’ils n’aient plus lacrymogène).»

Pour rappel, les affrontements dramatiques survenus entre le groupement spécial de lutte contre l’orpaillage illégal (GSLOI) et les orpailleurs illégaux de Kokoumbo dans le département de Toumodi dans l’après-midi du mercredi 12 octobre 2022, avait occasionné 5 décès (des orpailleurs et leurs supposés complices) et 22 blessés, dont 6 gendarmes et 4 agents  des eaux et forêts.

Kpan Charles