Dans un communiqué dont nous avons reçu copie signé du Secrétaire Général par Intérim, ABOU Adam, le Syndicat National des Professionnels de la Presse de Côte d’Ivoire (SYNAPPCI) salue libération du confrère mais
dénonce sa mise en garde à vue.
Ci-dessous le Communiqué :
Le Syndicat National des Professionnels de la Presse de Côte d’Ivoire (SYNAPPCI) se félicite de la libération, le jeudi 14 Juillet 2022 du journaliste d’investigation Noël Konan.
Convoqué la veille par la plate-forme de Lutte Contre la Cybercriminalité (PLCC) pour une audition dans une affaire de » diffamation », suite à une plainte du Groupe NSIA, société ivoirienne de banque et assurance, il a malheureusement passé la nuit en détention à la Police économique et
financière au Plateau. Après toute une journée d’audition, la PLCC a décidé qu’il soit mis en garde à vue jusqu’au vendredi 15 Juillet 2022.
Le SYNAPPCI remercie tous ses membres pour leur engagement dans le suivi de cette affaire depuis quelques jours, salue la solidarité agissante des journalistes, et particulièrement des responsables des Organisations professionnelles des médias dont l’Union Nationale des Journalistes de Côte d’Ivoire (UNJCI), l’Organisation Nationale des Journalistes d’Investigation
de Côte d’Ivoire (ONJI-CI), le Groupement des Éditeurs de Presse de Côte d’Ivoire (GEPCI), le Forum des Directeurs de Publication de Côte d’Ivoire (FORDPCI)…
Le SYNAPPCI salue également l’engagement de l’Autorité Nationale de la Presse (ANP), de l’ONG Balle à terre, du Député-Maire Assalé Tiémoko et de tous les acteurs et partenaires nationaux et internationaux du secteur des médias qui, de façon directe ou indirecte, ont contribué aux démarches et aux actions qui ont abouti à la libération de notre confrère.
Cependant, le SYNAPPCI dénonce la mise en garde à vue du journaliste alors que l’article 89 de la loi Nº2017-867 du 27 décembre 2017 portant régime juridique de la presse dispose en son article 89 que « la garde à vue, la détention préventive et les peines d’emprisonnement sont exclues pour les infractions commises par voie de presse ou par tout autre moyen de publication, sous réserve de toutes autres dispositions applicables« .
Conformément à ce texte, aucun motif
ne pourrait expliquer la détention d’un journaliste, dans l’exercice de ses fonctions.
En conséquence, le SYNAPPCI lance un appel aux pouvoirs publics pour le respect de cette disposition relative à la dépénalisation du délit de presse afin de garantir la liberté de la presse en Côte d’Ivoire et éviter de porter un coup au bond qualitatif que notre pays a fait cette année dans le classement mondial de Reporter Sans Frontière, en passant du rang de 66 à 37 sur 180 pays.
Aussi le SYNAPPCI voudrait-il rappeler à tous les acteurs du secteur des médias que la procédure judiciaire suit son cours. Le confrère Noël Konan va comparaitre le lundi 18 juillet 2022 devant le parquet d’Abidjan. Il a encore besoin du soutien, des prières et de la mobilisation de toute la corporation pour une issue heureuse de cette affaire. Restons donc unis et mobilisés dans un élan de solidarité et de confraternité pour la victoire de la liberté de la presse.
Fait à Abidjan, le 14 juillet 2022
Pour le Bureau Exécutif National du SYNAPPCI
Le Secrétaire Général par Intérim
ABOU Adam