[“Un député gifle une policière” ] Que de zones d’ombre…

[“Un député gifle une policière” ] Que de zones d’ombre…

Le feuilleton que l’on pourrait baptiser “un député gifle une policière” est loin de connaître son épilogue tant la trame cache bien des zones d’ombre, les unes aussi révélatrices que les autres. Depuis le lundi 29 janvier 2018, cette affaire connaît des rebondissements. Alors même qu’il est mis sous mandat de dépôt et sur le point d’être transféré à la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (Maca), les collègues du “député gifleur” à travers le bureau de l’Assemblée nationale sont montées au créneau pour exiger la relaxe de l’honorable Yah Touré dénonçant une atteinte à l’honneur et à la considération du Député et donc de l’Institution et du peuple qu’il représente.

Le Procureur de la République, Adou Richard s’appuyant sur la loi déclare recevable la demande des pensionnaires du temple de Thémis d’Abidjan-Plateau. Toutefois, Adou Richard précise que ce n’est qu’une simple suspension. Pour leur part, les députés qui ne démordent pas nient en bloc l’hypothèse de “flagrant délit” avancée par le Procureur de la République. En sus, ils exigent qu’une enquête soit ouverte pour faire la lumière sur l’altercation entre l’élu du peuple et l’agent de police. Car pour eux, l’hypothèse selon laquelle l’honorable Yah Touré aurait agressé l’agent de police dans l’exercice de ses fonctions n’est pas prouvée. Ce qui n’est pas le cas du responsable de la communication du président de l’Assemblée nationale, Soro Guillaume, Touré Moussa, qui selon des propos relayés par certains tabloïds et des réseaux sociaux soutient que dame Kouamé Kan, l’agent de police aurait tenu des propos tribalistes “C’est vous les gens du Rdr…de toutes les façons, tout ça va finir bientôt” à l’encontre du député de Duekoue sous-préfecture. Vrai ou faux? Bien malin qui pourrait répondre avec exactitude. Toujours est-il que selon des informations concordantes, le député, après son forfait a failli se faire lyncher par la foule. Évidemment, le développement et les rebondissements dans cette affaire suscitent bien des interrogations. Pourquoi, refuse-t-on d’appliquer des lois que nous nous sommes données volontairement ? L’élu du peuple censé protéger ses compatriotes devient le bourreau. Les forces de l’ordre dont le rôle régalien est de protéger le contribuable sont devenues eux aussi  des bourreaux. N’est-ce pas que le président de la jeunesse du parti démocratique de Côte d’Ivoire(PDCI), parti soutenir l’honorable Yah Touré a été copieusement tabassé par les policiers et que la photographe-reporter, Ottro Olga qui ne faisait que son travail a été gardée-à-vue pendant plusieurs heures d’horloge avant d’être relaxée ? Au demeurant, pourquoi, veut-on toujours inviter la politique dans une affaire, où l’on ne demande simplement que la loi soit appliquée dans toute sa rigueur? Autant de questions qui restent jusqu’au dénouement de cette autre affaire, des zones d’ombre susceptibles de réserver des surprises.

EKB

 


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